L’avocat d’une femme soupçonnée du meurtre de son amie jette le trouble lors du procès: «Mireille est toujours en vie»

Mireille Dysseleer a disparu depuis 2019, sans laisser de traces. Une amie à elle est soupçonnée de meurtre, et son procès se joue actuellement. Mais surprise ce mercredi: l’avocat de la suspecte a révélé, «preuves à l’appui», que la Bruxelloise de 64 ans était encore en vie.

par
Rédaction en ligne
Temps de lecture 3 min.

Depuis plusieurs mois, nos collègues de Sudinfo traitent de l’incroyable histoire de Mireille Dysseleer, cette Bruxelloise âgée de 64 ans. Il y a des dizaines d’années, elle était tombée amoureuse du Kenya lors d’un voyage touristique.

Et elle était aussi tombée amoureuse de Manuel Lesoipa, un danseur de l’ethnie des Samburu. Leur rencontre s’était déroulée en 1991 et Mireille avait laissé tomber la Belgique pour vivre dans le village de son mari.

Un mariage qui avait abouti par un divorce huit ans plus tard. Entre-temps, Mireille avait troqué son prénom et son nom pour porter ceux de Laila Samburu. La Belge était restée dans son pays d’adoption. Quant à Manuel, il décéda le 28 juin 2019 dans des circonstances troubles.

Une disparition inexpliquée

Depuis, Mireille a disparu. Enquêtant sur cette disparition, les officiers de la Direction des enquêtes criminelles se demandent depuis plusieurs mois si l’une des amies de Mireille ne s’est pas débarrassée d’elle. Début 2020, Lucy Waithera Njuguna a en effet utilisé un faux certificat de décès de Mireille pour vendre la maison de la Belge. Ce certificat précisait qu’elle était décédée dans un hôpital indien en 2018.

Lors de son audition à l’époque, l’amie avait raconté que le corps de Mireille avait été incinéré. Les enquêteurs affirmaient que les deux femmes ne sont jamais rendues en voyage en Inde. Il n’y avait aucun enregistrement qui le prouverait. Ils pensaient que cette Lucy serait impliquée dans la disparition, et peut-être le meurtre, de Mireille. Se contredisant souvent, la dame kényane âgée de 61 ans avait aussi affirmé que Mireille avait finalement été incinérée au crématorium de Kariokor. Ce qui est faux. Elle aurait présenté ce faux document et montré un autre où Mireille lui léguait sa maison d’une valeur de 20 millions de shillings, soit 183.180 €.

Surprise au procès

Ce mercredi, un nouveau rebondissement a eu lieu dans cette histoire totalement ahurissante, à l’occasion de l’ouverture du procès sur le décès probable de Mireille Dysseleer.

En effet, un des avocats de Lucy Waithera, la principale suspecte, a assuré, «preuves» à l’appui, que Mireille «est toujours en vie»! Il a en effet montré des messages WhatsApp et une photo qui émaneraient de la Bruxelloise. Dans ces messages, Mireille Dysseleer expliquerait qu’une maîtresse a mis en scène sa mort et tenterait de faire passer son amie Lucy Waithera pour la coupable. «Aidez mon amie, elle est innocente», peut-on lire dans un des messages.

Le ministère public doute de la véracité de ces éléments. Le numéro de téléphone n’est nullement enregistré au nom de Mireille Dysseleer et, le moins que l’on puisse, c’est que la photo de la personne qui serait toujours en vie ne ressemble pas vraiment à la victime. Le juge a toutefois demandé à la police d’enquêter.

Les avocats de Lucy Waithera demandent la suspension du procès, faute de corps.