La traque de Jürgen Conings se poursuit: «Il a déjà commis une erreur, on va le retrouver»

Depuis deux semaines, les forces de l’ordre sont à la poursuite du militaire en cavale, Jürgen Conings. Aux yeux des experts, il est quasi sûr que les autorités mettront la main dessus. «Tous les fugitifs font des erreurs.»

par
Rédaction en ligne
Temps de lecture 3 min.

L’histoire captive la Belgique depuis plus de deux semaines. Tout le monde se demande comment Jürgen Conings a pu disparaître dans la nature et échapper aux autorités. Et Christof Hurtecant, détective privé en Flandre-Occidentale, le confirme au Nieuwsblad: «Disparaître sans laisser de trace, ce n’est pas donné aujourd’hui».

En effet, en 2021, il est difficile de ne pas laisser de trace. «Lorsque vous retirez de l’argent, vous êtes enregistré et vous êtes filmé. Lorsque vous conduisez votre voiture, vous êtes suivi par des caméras. Sans parler de votre smartphone qui enregistre votre position tout au long de la journée.» Preuve que la cavale du militaire d’extrême droite est parfaitement organisée. Car Christof Hurtecant le confirme, les forces de sécurité disposent de nombreuses techniques et méthodes pour remonter la trace du fugitif.

«Pour l’instant, les enquêteurs ont déjà lu son appareil GPS, pour étudier les itinéraires où il s’était rendu les jours précédents. Ils ont étudié le trafic de son téléphone portable. Grâce aux caméras ANPR intelligentes situées le long de l’autoroute, ils savent aussi où sa voiture a été. Le but est de trouver sa cachette», ajoute-t-il.

Une première erreur

Du côté de Martin Van Steenbruggen, ancien chef de l’équipe FAST de la police fédérale, il est clair que Jürgen Conings commettra une erreur. Il prend pour exemple l’arrestation de l’ex-militaire d’extrême droit Thomas Boutens en 2014. «Il était resté sous le radar pendant des mois. L’erreur qu’il a finalement commise a été de contacter une femme sur Facebook. Nous l’avions vu. Juste en face de sa maison se trouvait une école, et de là, nous avons gardé un œil sur sa maison. Après quelques heures, un de nos hommes a escaladé le mur et a vu la moto de Boutens. On l’a reconnu grâce à la croix gammée dans le rétroviseur».

Quant à savoir si le militaire de 36 ans a pu être aidé par un ami, les experts sont formels: dans ce genre de situation, on implique généralement personne. «Quelqu’un qui disparaît sait que son entourage sera surveillé. Pour se cacher, Conings a également dû rompre le contact avec ses amis d’extrême droite. Parce qu’ils pourraient bien faire des erreurs qui mettraient les enquêteurs sur sa piste. La seule personne en qui un fugitif a encore confiance est sa mère. C’est la seule personne qui ne le laissera jamais tomber.»

Reste la possibilité que Jürgen Conings soit parti à l’étranger. «Vu que sa photo est dans tous les journaux, il est plausible qu’il ne soit plus en Belgique. Dans un autre pays, personne ne le remarquera».