Jürgen Conings était dans le collimateur des services de renseignement depuis six ans

Jürgen Conings, ce militaire fiché comme extrémiste potentiellement violent et recherché par la police avec l’appui de l’armée depuis plusieurs jours, est apparu pour la première fois sur les radars d’un service de renseignement en 2015. C’était sur ceux de la Sûreté de l’État, le service civil de renseignement, lit-on mercredi dans le journal Le Soir et le magazine Knack.

par
Rédaction en ligne
Temps de lecture 3 min.

De premières révélations des enquêtes internes dans ce dossier ont eu lieu mardi après-midi, à huis clos, en commission de suivi du Comité R, l’organe de contrôle des services de renseignement.

D’après La Dernière Heure, le 1er février, la sonnette d’alarme sur les intentions du militaire est tirée. Des informations selon lesquelles il compte commettre un attentat à l’encontre d’une mosquée sont transmises. Le 17 février, une nouvelle alerte de la Sûreté de l’État arrive. Jürgen Conings est cette fois placé niveau 3 sur 4.

Selon Le Soir et Knack, bien que le caporal ait ainsi été évalué comme représentant une menace «grave» dès le 17 février par l’Ocam, les renseignements militaires n’ont pas donné suite à cette information capitale.

Après la première apparition de 2015, il y a eu un nouveau ’hit’ de Jürgen Conings dans les bases de données des services de renseignement en 2018, cette fois pour participation à un groupe d’extrême droite.

Deux PV enregistrés

Entre 2017 et 2019, le militaire sera aussi connu des services de police et de justice. Des procès-verbaux sont dressés contre lui, dont au moins un pour le «port d’une arme prohibée» (une arme blanche) et un autre pour «menaces». Mais le Service général du renseignement et de la sécurité (SGRS, les renseignements militaires) ne recevra pas ces informations. Pas à l’époque, en tout cas. Il n’en a eu connaissance que très récemment.

Toujours d’après La Dernière Heure, Le Soir et Knack, le SGRS a décidé, le 31 août dernier, de retirer au militaire son habilitation de sécurité, de niveau «secret» (le 2e le plus élevé), qui lui permet d’accéder à des bâtiments sensibles. Mais il faudra attendre près de 2 mois et demi plus tard (le 12 novembre) pour que le retrait soit effectif et notifié à l’intéressé.

Plutôt que de l’écarter, la Défense décide alors de nommer Jurgen Conings instructeur, écrit La Dernière Heure. En décembre dernier, un rapport psychologique émanant de la Sûreté de l’État indique la dangerosité de Jürgen Conings.

Enfin, il apparaît que, parmi la trentaine de membres de la Défense connus pour leur radicalisation, on compte deux MP (police militaire) chargés du contrôle de deux parlements belges.