Indexation des salaires? Êtes-vous concernés?

De nombreux travailleurs vont voir leur salaire augmenter de plus de 10% dès janvier 2023

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Vous avez peut-être vu passer l’information. Les secteurs où les salaires sont indexés une fois par an, souvent à partir de janvier, comme la CP 200, qui compte près de 60.000 entreprises et 500.000 employés, se dirigent vers une indexation de plus de 10% en janvier 2023, selon une estimation de la société de ressources humaines SD Worx.

Mais qui sont les travailleurs de cette commission paritaire? Sachez qu’elle regroupe 30 sous-secteurs qui ne ressortissent d’aucune commission paritaire spécifique. Cela va du commerce automobile aux entreprises de construction, en passant par les centres d’appel, ou les agences publicitaires, par exemple. Pour savoir si vous en faites partie, il vous suffit de vérifier si la mention «CP 200» se trouve sur votre fiche de salaire. La liste complète des sous-secteurs est disponible ici.

Un taux cinq fois supérieur

L’inflation sur la base de l’indice santé a augmenté, quant à elle, de 9,07% en juillet à 9,70% en août. «Une prévision n’offre aucune certitude, mais il est déjà clair que la forte inflation des mois passés et à venir entraînera des indexations salariales d’une rapidité et d’une ampleur sans précédent. Par rapport aux 10 à 15 dernières années, le taux d’indexation normal était en moyenne inférieur à 2% par an», souligne SD Worx dans un communiqué.

D’autres secteurs concernés

Outre la CP 200, pour laquelle l’indexation future est pour l’heure estimée par SD Worx à 10,03% au 1er janvier, l’indexation devrait également dépasser 10% dans l’horeca (CP 302), l’industrie alimentaire (CP 118 et 220), le transport routier pour compte d’autrui (CP 140.03) et le commerce international, du transport et de la logistique (CP 226).

Dans les secteurs où les salaires sont indexés lors du dépassement de l’indice pivot, les indexations se succèdent rapidement. Par exemple, les salaires des travailleurs du secteur de la santé (hôpitaux, maisons de repos et de soins, etc.) seront probablement indexés cinq fois de 2% cette année.

La «double peine» pour les entreprises

Si ce mécanisme d’indexation des salaires a permis de compenser en partie la hausse des prix de l’énergie et de l’alimentation, il crée aujourd’hui un véritable vent de panique dans de nombreuses entreprises qui n’arrivent tout simplement pas à suivre cette hausse. Fin août, l’UCM a ainsi estimé que le mécanisme de liaison des salaires à l’index doit être temporairement revu. «Lissage dans le temps, plafonnement des augmentations, gel des cotisations sociales…», le saut d’index pur et simple n’est pas la seule possibilité avancée par l’UCM. « C’est impayable », avait également indiqué l’Union des Classes moyennes, appelant le gouvernement à réagir «et à pousser sur le frein».

Ce lundi, l’Union wallonne des Entreprises (UWE) rappelait que l’indexation automatique des salaires en cette période de crise était «la double peine », en marge d’une réunion avec le Premier ministre Alexander De Croo. Même si, à l’heure actuelle, aucun des représentants des fédérations d’employeur présents à cette réunion avec le Premier ministre n’a trop souhaité s’avancer sur ce sujet sensible. «Ce n’est pas le sujet d’aujourd’hui», a sobrement expliqué l’administrateur délégué de la Fédération des Entreprises de Belgique, Pieter Timmermans. Le Voka, par la voix de Frank Beckx, a tout de même lancé un message aux syndicats: «ce n’est pas le moment de demander des augmentations salariales supplémentaires: il n’y a pas de marge ».