Génie ou vandale? On a visité l’expo Banksy à Bruxelles!

C’est l’une des expos les plus attendues de l’été. Ce jeudi 10 juin, les œuvres de Banksy débarquent à la Grand-Place de Bruxelles. Le célèbre street artist anonyme n’a cependant appliqué ses pochoirs sur les murs de la capitale, «Banksy: Genius or Vandal?» est une grande exposition non autorisée par l’artiste.

par
Thomas Wallemacq
Temps de lecture 5 min.

Bien qu’anonyme, Banksy est le street artist le plus connu (et le plus coté) au monde. Depuis le début des années 2000, cet artiste britannique originaire de Bristol passionne les amateurs d’art urbain et déclenche des véritables «chasses aux œuvres» lorsqu’il peint ses pochoirs dans une ville. Parmi les terrains de jeux préférés de Banksy, il y a Bristol, dont il est originaire, mais aussi New York, Londres, Paris ou les territoires palestiniens. Banksy n’a jamais appliqué ses pochoirs sur les murs bruxellois, mais avec l’expo «Banksy: Genius or Vandal?», ce sont plus de 80 de ses œuvres qui sont exposées dans la capitale.

Banksy dans une ancienne banque…

Après s’être installée à Moscou, Lisbonne, Milan, Madrid, Hong Kong, Osaka ou encore Las Vegas, l’exposition pose ses valises, remplies de Banksy, à Bruxelles. Depuis ce jeudi 10 juin, au numéro 5 de la Grand-Place, dans les anciens locaux de CBC, les visiteurs ont accès à 1.500 m² dédiés à l’univers de l’artiste. Banksy, qui dénonce souvent le capitalisme et la société de consommation, exposé dans une ancienne banque? Cela peut paraître surprenant. Mais au final, cela s’inscrit parfaitement dans l’univers controversé de l’artiste et de l’exposition «Genius or Vandal?».

À l’entrée, les visiteurs peuvent scanner un code QR pour avoir accès, sans supplément de prix, à un audio guide sur leur smartphone. Un petit conseil: prévoyez des écouteurs pour en profiter pleinement! Dans la première salle, les visiteurs sont plongés dans une première expérience immersive avec une vidéo de 20 minutes projetée à 360 degrés qui met en lumière le travail de l’artiste. Ensuite, après une présentation des premiers pochoirs de Banksy, apparus au milieu des années 1990, et des quelques-unes des rares photos qu’il existe de lui à ses débuts (toujours le visage caché), le visiteur débarque dans une étonnante reconstitution de l’atelier de Banksy.

L’exposition devient ensuite plus traditionnelle avec des œuvres de Banksy. Dans la pénombre, elles sont parfaitement éclairées et mises en valeur. Parfois, elles sont mises en scène comme avec cet étonnant casque de policier transformé en boule à facettes qui éclaire une salle. Les œuvres sont la plupart du temps des sérigraphies, imprimées à une dizaine ou centaines d’exemplaires, vendues par Banksy, numérotées et signées, et appartenant à des collectionneurs privés. Il y en a au total un peu plus de 80.

La pièce la plus imposante, et dont l’origine est sans doute aussi la plus douteuse, est «Fallen Angel», une grande fresque peinte par Banksy en 2002 sur un mur du London Bridge. Comme cela arrive souvent avec le travail de Banksy, le morceau de mur a ensuite été découpé et c’est lui qui est exposé à Bruxelles.

Des œuvres marquantes

Au-delà des dizaines de pochoirs, l’expo comporte aussi deux œuvres d’art très récentes réalisées par Banksy: «GoldFish», un poisson rouge qui saute de son bocal vers une peinture représentant la mer, et un paillasson sur lequel est inscrit Welcome avec les restes d’un gilet de sauvetage similaire à ceux des migrants qui traversent la Manche ou la Méditerranée. Deux salles sont également consacrées aux dernières grandes expositions mises en scène par Banksy: Dismaland, son parc d’attractions désenchanté, et son hôtel-musée ouvert à Bethléem en 2017 avec vue sur le mur de séparation.

Enfin, l’exposition se conclut par une expérience facultative en VR d’environ 10 minutes. Pour 3 €, casque de réalité virtuelle sur la tête, les visiteurs sont plongés dans des ruelles étroites et des entrepôts désaffectés. Sur les murs tout autour d’eux, les œuvres les plus emblématiques de Banksy prennent vie et s’animent. Si la réalisation, mêlant 3D et photo réalisme est à la hauteur et que le travail est de qualité, cette expérience reste plutôt anecdotique. De plus, les personnes qui ne sont pas habituées à la VR risquent d’avoir la nausée.

Une belle surprise

Cette exposition, dont la visite dure entre 1h et 1h20, est une excellente surprise. Joliment mise en scène, elle permet d’admirer le travail de Banksy au plus près et de plonger de son univers. Elle met également le visiteur face aux contradictions de cet artiste qui dénonce constamment la société de consommation et le monde de l’art, mais qui en fait partie intégrante et qui récolte des millions d’euros (souvent pour la bonne cause!) en vendant ses œuvres. Installée à Bruxelles jusqu’en septembre, «Banksy: Genius or Vandal?» est un passage obligatoire pour les fans de Banksy et les amateurs de street art.

L’exposition est accessible du lundi au dimanche. Il est nécessaire de réserver sa visite à l’avance. Comptez 16,5 € pour une entrée «standard» pour un adulte et 24,5 € pour un ticket VIP incluant l’accès à l’expérience en réalité virtuelle et un poster de l’expo. Il existe également des Pass Famille pour deux adultes et deux enfants à prix réduit. Enfin, la SNCB propose un Discovery Ticket pour assister à l’exposition tout en bénéficiant d’un billet de train aller/retour à moitié prix.

Informations et réservations sur www.banksyexpo.com