Eric est traumatisé par les inondations: «Toute notre vie, nous entendrons ces sons»

Victime des inondations, Eric, bûcheron à Trooz, fait des cauchemars chaque nuit. «Je suis traumatisé à vie», a-t-il déclaré. Et il est loin d’être le seul.

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Depuis deux semaines, Eric Mouqué se réveille chaque nuit en sursaut. Le bûcheron de Trooz fait le même cauchemar: sa rue est transformée en une immense rivière, les voitures sont emportées par les flots et sa maison est inondée. S’il ne s’agit «que» d’un rêve, celui-ci est la conséquence d’un traumatisme qui est, lui, bien réel. Comme d’autres Belges, Eric a été victime des inondations dramatiques de mi-juillet.

«Je suis traumatisé à vie»

«Je suis traumatisé à vie», explique-t-il à l’agence de presse AP. «Vous ne pouvez pas vous remettre d’un tel événement. Toute notre vie, nous entendrons ces sons. Le bruit de l’eau… C’est horrible.» Si le Troozien en parle ouvertement, il n’est pas le seul à mal vivre l’après inondations. Son épouse, par exemple, panique et pense que la catastrophe se reproduit au moindre bruit. Pareil pour leur voisine, Carine. Cette dernière a été piégée pendant deux jours au dernier étage de sa maison avant que les pompiers ne viennent la secourir.

Une réaction de stress post-traumatique

Au-delà de ces trois exemples, ce sont de nombreuses personnes qui vivent les mêmes peurs. «Un événement est souvent traumatisant lorsqu’il se produit soudainement et d’une manière inattendue. Vous ne vous attendez pas aux inondations que nous avons connues dans nos régions. Plus de 40 personnes sont décédées, c’est une véritable catastrophe. Il n’est donc pas surprenant que les personnes touchées souffrent d’une réaction de stress post-traumatique», explique au Nieuwsblad le psychothérapeute Erik De Soir.

Et dans une telle phase post-traumatique, notre corps est en permanence sur la défensive et vigilant à la moindre agitation. «Des lieux, des sons… Cela peut rappeler la catastrophe et cela déclenche de nouveau les mêmes émotions chez les personnes touchées. Donc, cela leur donne le sentiment qu’ils revivent constamment la catastrophe.»

«Il faut savoir demander de l’aide»

Reste désormais à savoir l’aide que l’on peut offrir à ces personnes pour qu’elles retrouvent une paix intérieure. «Les gens gèrent les expériences traumatisantes de différentes manières. Certains essaient de ne plus y penser. Mais d’autres entrent dans une sorte de combat, même s’il faut beaucoup de courage pour se relever. Et être entouré est la chose la plus précieuse. Il faut savoir demander de l’aide», ajoute le psychothérapeute.