En Belgique, 1% de la population possède un quart de la richesse totale

La Belgique demeure en quatrième place dans l’Indice de l’engagement à la réduction des inégalités 2022 (Indice ERI), établi par Oxfam et Development Finance International (DFI), grâce à son «héritage majeur» de protection sociale. Toutefois, le royaume entretient des mécanismes qui contribuent à rendre la fiscalité inéquitable, met en garde l’ONG Oxfam mardi.

par
Belga
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L’Indice ERI 2022 étudie les politiques et les actions de réduction des inégalités que 161 gouvernements ont menées durant les deux premières années de la pandémie. À l’échelle globale, il en ressort que 143 pays sur 161 ont gelé les taux d’imposition de leurs contribuables les plus riches, soit 95% d’entre eux, et 11 pays les ont même réduits, pointe Oxfam.

La Belgique reste 4e dans ce classement, ce qui «illustre clairement que les dépenses sociales restent un outil majeur pour lutter contre les inégalités dans notre pays», affirme Aurore Guieu, responsable du plaidoyer chez Oxfam Belgique. «En 2020, la Belgique consacrait 38,41% de son budget total à la protection sociale, et le congé de naissance du deuxième parent est passé en 2021 à 15 jours. La pandémie a démontré à quel point un système de protection sociale fort est essentiel pour garantir un filet de sécurité aux personnes les plus désavantagées socio-économiquement, et il est donc plus que jamais urgent de protéger et de renforcer ce système dans notre pays. Pour ce faire, nous devons le financer par une fiscalité équitable», encourage celle-ci.

Concentration des richesses

Or l’ONG déplore que le système fiscal belge vise peu les revenus du capital par rapport à ceux du travail, est un des seuls en Europe à ne pas taxer les plus-values et ne prévoit pas de véritable impôt sur la fortune.

«Ces tendances combinées tendent à accélérer la concentration des richesses en Belgique où les 1% les plus riches détiennent 24% de la richesse totale», épingle Oxfam citant les chiffres de la KU Leuven.

En outre, l’ONG dénonce que, dans son indice, la Belgique figure au top 10 des pays ayant diminué la taxation des entreprises.

«Si on veut réduire les inégalités et mieux redistribuer les richesses en Belgique, nous avons besoin d’un système fiscal plus progressif, où celles et ceux qui gagnent le plus contribuent le plus», enjoint Mme Guieu.

Coupe dans les budgets sociaux et santé

Au niveau global, l’indice relève que depuis 2020, et le début de la pandémie de Covid-19, les gouvernements étudiés ont coupé dans les budgets alloués à la santé, l’éducation et la protection sociale, sans pour autant augmenter les impôts sur les surprofits et la richesse, ni augmenter les salaires minimums.

Sur les 161 nations passées au crible, «la moitié des pays à revenu faible et intermédiaire de la tranche inférieure ont réduit leurs dépenses de santé pendant la pandémie. Près de la moitié des pays étudiés, soit 77 gouvernements, ont réduit la part des dépenses de protection sociale et 70% ont revu à la baisse la part des dépenses d’éducation». 95% des pays analysés ont gelé, voire réduit, les impôts sur les personnes et les entreprises les plus riches, signale l’ONG.

La Norvège, l’Allemagne, et l’Australie forment le top 3 de l’indice de l’engagement à la réduction des inégalités.