Disparition de Jürgen Conings: Ludivine Dedonder en prend pour son grade en commission Défense

Depuis maintenant plus d’une semaine, la Belgique est à la recherche de Jürgan Conings. En commission Défense, la ministre de la Défense Ludivine Dedonder (PS) a été épinglée par de nombreux hommes politiques de tous bords. Ils s’étonnent que la ministre ignorait la dangerosité du caporal-chef, pourtant fiché sur la liste OCAM.

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Plusieurs députés ont du mal à comprendre que la ministre Dedonder ignorait que Jurgen Conings était fiché par l’OCAM, comme militant d’extrême droite potentiellement dangereux. Selon plusieurs d’entre eux, comme membre du Conseil national de sécurité, la ministre de la Défense devait avoir connaissance des personnes fichées.

Denis Ducarme (MR) s’étonne qu’en commission le 20 avril dernier, la ministre ait dit que la trentaine de militaires connus pour extrémisme «était sous contrôle», alors que Jürgen Conings venait d’être classé au niveau 3 de la menace par l’OCAM (le 17 février) et qu’il projetait même un attentat contre une mosquée dès le 1er février… Le député Théo Francken (N-VA) ne veut pas croire non plus qu’elle n’ait découvert le nom de Jürgen Conings que lors de sa fuite la semaine dernière, «alors que vous aviez accès à la liste de l’OCAM». Plusieurs députés indiquent qu’apparemment, même le patron du SGRS (le service général de renseignement et de sécurité, de l’armée) ignorait ce fichage par l’OCAM! Bref, cela ressemble à un grand cafouillage au niveau du transfert des informations, comme le rapportent nos confrères de Sudpresse.

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«Une crise sérieuse»

«Comment est-ce possible de quitter une caserne avec 4 lance-roquettes, sans que personne ne s’en émeuve!», s’est aussi exclamée Kattrin Jadin (MR), mettant en cause la sécurité même des casernes.

Le député François De Smet (DéFI) estime qu’il faut écarter d’office les militaires d’extrême droite, plutôt que de se limiter à restreindre leur accès aux armes. «C’est une crise sérieuse qui demande de la transparence!»

Christophe Lacroix (PS): «Certains partis ont beaucoup de complaisance avec l’extrême droite. Il faut dire stop à la haine de l’autre». Le député socialiste s’interroge aussi sur les caméras défaillantes qui filment l’accès aux dépôts d’arme, et demande aussi à la ministre comment il se fait que Conings avait la clé lui permettant d’accéder au local des armes.

Tirer les leçons du passé

«On n’a rien appris des attentats de 2016!» Georges Dallemagne (cdH) a témoigné «son immense colère». «On n’a rien appris des attentats de 2016: information connue mais pas traitée ni partagée! Le service de renseignement militaire est gravement défaillant». Il souligne aussi «la complaisance de certains qui avaient l’info mais qui ne l’ont pas partagée». Il en conclut que ficher une personne au niveau 3 (comme Conings l’a été le 17 février 2021) n’est qu’un acte purement bureaucratique! Georges Dallemagne veut aussi savoir ce que la ministre Dedonder a réellement fait pour lutter contre l’extrême droite au sein de l’armée, depuis les 8 mois qu’elle est à ce poste.

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Le député MR De Maegd demande à la ministre une confirmation: «Est-il exact que deux militaires fichés au SGRS comme extrémistes» travaillent comme MP à la surveillance du parlement?

Après cette pluie de questions, les réponses de la ministre sont attendues avec impatience. La Commission est loin d’être terminée.