Céline Tellier veut investir dans la nature pour plus de prospérité économique

La ministre wallonne de l’Environnement Céline Tellier était invitée par nos confrères de Sudinfo pour parler d’écologie, elle qui représentera la Belgique à l’échelon européen dès le 1er juillet. Elle a notamment évoqué la crise du coronavirus, mais aussi le fait que les investissements dans la nature pouvaient être vecteurs de prospérité économique.

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En 2019, avant de devenir ministre régional, elle avait été nommée secrétaire générale d’Inter Environnement Wallonie. Ce 1er juillet, la Wallonie, avec elle, portera la voix de la Belgique au niveau européen pour l’environnement. « Il y a un agenda européen et international sur la biodiversité qui est important avec la conférence sur la biodiversité qui aura lieu en Chine à Kunming en automne qui est l’équivalent de la COP pour le climat. »

Une meilleure biodiversité aurait permis d’éviter le Covid ?

« Investir dans la nature, c’est notre meilleure assurance-vie. Il y a un lien direct entre la destruction des habitats de la biodiversité et l’émergence des zoonoses, la transmission des virus de l’animal à l’homme. Sras, Ebola, Sida, chaque fois, ce sont des virus qui viennent du monde animal. »

Investir à long terme, ce n’est pas décourageant ?

« Tout ce que l’on fait n’est pas à long terme. La plantation d’arbres, des haies, c’est concret. Mais c’est vrai que les impacts environnementaux sont à long terme. Je le sais… comme quand j’investis dans l’évolution de la forêt pour les 100 prochaines années. Je ne peux pas travailler dans une vision court-termiste. Je veux créer une inflexion. »

Vous espérez aussi une nouvelle filière d’emploi à travers ces changements ?

« On crée aussi dans le secteur agricole et forestier, dans l’économie circulaire, dans l’alimentation durable, des débouchés pour des métiers locaux et qui ont du sens. Les jeunes notamment sont demandeurs. Il faut savoir qu’aujourd’hui, on importe deux sacs de farine sur trois pour faire notre pain. Il faut développer des filières chez nous. C’est une plus-value économique chez nous. »

La nature devient un enjeu économique positif ?

« L’environnement est souvent vu comme une contrainte dans le monde économique. Je veux changer cela. La nature c’est notre quotidien, ce qu’on mange, l’air que nous respirons, l’eau qu’on boit… La nature nous rend une série de services au quotidien qui assure notre prospérité. Elle peut être aussi un vecteur de prospérité économique avec des activités, qui, quand elles se font dans le respect de la nature, sont des activités qui ont une pérennité et une durabilité. On peut faire de l’économie dans le respect de l’environnement. »