43% de ceux qui refusaient totalement de se faire vacciner ont changé d’avis

Le dernier baromètre de motivation de l’UGent, l’UCLouvain et l’ULB met en avant le fait que la plupart des personnes qui redoutaient ou refusaient de se faire vacciner ont changé d’avis.

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Belga avec rédaction en ligne
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La majorité (60%) des personnes qui redoutaient la vaccination au début de la campagne a finalement changé d’avis, ressort-il du dernier baromètre de motivation de l’UGent, l’UCLouvain et l’ULB, et dont Le Soir et les journaux du groupe Sudpresse, en tant que partenaires, font part dans leurs colonnes jeudi.

82% des moins de 35 ans favorables à la vaccination

«Sur cent individus qui refusaient totalement de se faire vacciner, 43 le sont à l’heure qu’il est», précise Vincent Yzerby, professeur de psychologie sociale à l’UCLouvain et membre du groupe d’experts Psychologie et Corona. «Parmi les personnes très convaincues dès le départ, aucune n’a refusé la vaccination. Une fois décidées, il ne semble pas y avoir de retour en arrière». Par ailleurs, chez les jeunes de moins de 35 ans interrogés, 82% sont soit déjà vaccinés, soit tout à fait disposés à le faire.

Trois stratégies pour faire basculer les hésitants

Si l’absence de motivation à se faire vacciner est susceptible d’évoluer dans le temps, tout l’enjeu est de déterminer ce qui fait basculer les hésitants. Au terme d’un questionnaire soumis à 4.300 répondants, trois stratégies de motivation font l’unanimité: la fourniture d’informations ciblées, la conversation en tête-à-tête avec un prestataire de soins de santé et la possibilité de se faire vacciner par son médecin traitant. «Pour le reste, il y a un décalage entre ce que les convaincus et les hésitants pensent», pointe le psychologue de la santé, Olivier Luminet.

Les vaccinés souhaitent augmenter la pression

Les stratégies de motivation valorisées par les vaccinés sont généralement celles que les hésitants rejettent en bloc. Les hésitants demandent par exemple de la patience pour prendre une décision. Les vaccinés, eux, souhaitent augmenter la pression. Ils sont 56% à vouloir rendre la vaccination obligatoire. La culpabilisation, stratégie plébiscitée par 78% des convaincus, n’est approuvée que par 10% des hésitants. «Or», poursuit le professeur de l’UCLouvain, «l’objectif n’est pas de convaincre ceux qui le sont déjà. Il faut plutôt donner la parole aux hésitants et aux réfractaires. C’est d’ailleurs le problème des politiques actuelles. Ce sont majoritairement des personnes vaccinées qui guident la stratégie vaccinale?»

À l’issue de leur enquête, les chercheurs recommandent d’apporter des clés aux professionnels de la santé afin qu’ils adoptent le style de conversation adéquat en présence de leurs patients.