Une « uvre » mettant en scène des chiens fait polémique au musée Guggenheim
Du 6 octobre au 7 janvier, le musée Guggenheim de New York va accueillir une grande exposition baptisée « Art and China after 1989: Theater of the World ». Mais avant même son ouverture au public, cette exposition consacrée à l'art contemporain chinois fait polémique. En effet, des défenseurs de la cause animale estiment qu'elle met en avant la cruauté animale.
« La torture n'est pas de l'art »
Sur les 150 uvres que comporte l'exposition, trois sont pointées du doigt. Celle intitulée « Dogs That Cannot Touch Each Other » (« Chiens qui ne peuvent pas se toucher » en français) reçoit le plus de critiques. Il s'agit d'une mise en scène réalisée en 2003 par Sun Yuan et Peng Yu. Les deux artistes chinois avaient placé face à face des pitbulls sur des tapis roulants non motorisés. Prêts à s'attaquer, les molosses étaient attachés et ils ne pouvaient pas se toucher.
Le musée Guggenheim ne va pas reproduire ce dispositif mettant en scène des chiens vivants. L'institution va diffuser une vidéo de sept minutes montrant la scène datant de 2003. Mais des défenseurs des animaux ont décidé de se mobiliser pour que le musée Guggenheim retire cette uvre qu'ils considèrent comme de la torture animale. Ils ont lancé le hashtag #TortureIsNotArt, ainsi qu'une pétition en ligne. En quelques jours, elle a récolté près de 500.000 signatures dans le monde entier. Ce lundi après-midi, la pétition comptait 433.000 soutiens.
Des cochons tatoués
Une autre uvre récolte les critiques. Il s'agit de deux cochons entièrement tatoués par Xu Bing. Cet artiste chinois avait exposé ces animaux tatoués en 1994 à Pékin. Là encore, le musée Guggenheim prévoit de diffuser une vidéo de cette « performance artistique ». Enfin, l'exposition comporte également un grand enclos vitré dans lequel sont mélangés des reptiles, des amphibiens et des insectes. L'objectif de cette « performance » est de voir les animaux qui seront capables de survivre.
Réaction du musée
La mobilisation est telle que le musée Guggenheim a réagi via un communiqué. Mais pour l'instant, l'institution ne compte pas retirer ces trois uvres. « Reflétant le contexte artistique et politique d'un endroit et d'une époque, Dogs That Cannot Touch Each Other' est une uvre intentionnellement provocante et dérangeante qui cherche à examiner et à critiquer des systèmes de pouvoir et de contrôle. Nous reconnaissons que ce travail peut être dérangeant. Les curateurs de l'exposition espèrent que les visiteurs s'interrogeront sur les intentions des artistes et sur ce qu'ils ont voulu dire sur les conditions sociales de la mondialisation et la nature complexe du monde dans lequel nous vivons. ».