Une troisième dose de rappel en hiver ? L'annonce laisse Yves Coppieters dubitatif

À partir du mois de décembre, les Belges pourraient recevoir une troisième dose du vaccin corona, a indiqué ce samedi Dirk Ramaekers, chef du groupe de travail sur la vaccination. « Cette injection supplémentaire est un rappel pour renforcer l'immunité de la première série de vaccins », a-t-il expliqué.
par
oriane.renette
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Il n'a pas encore été décidé si tout le monde recevra ce vaccin supplémentaire. Les modalités pratiques de cette troisième injection n'ont par ailleurs pas encore été fixées par la task force vaccination.

Doit-on déjà prévoir cette troisième dose ? Pour l'épidémiologiste de l'ULB Yves Coppieters, il est encore trop tôt : « une troisième dose n'a de sens que pour rebooster l'immunité ou si le vaccin n'est pas efficace contre les variants. Or Pfizer a annoncé une bonne immunité contre les variants et nous n'avons aucune idée de la durée des anticorps », développe-t-il dans les colonnes de 7 Dimanche.

Si Pfizer avait effectivement annoncé son efficacité contre les variants, la firme avait néanmoins déclaré qu'une troisième injection pourrait bien s'avérer nécessaire pour assurer l'immunité de groupe sur le long terme.

Une annonce "précoce"

Pour tous les vaccins, les premières doses sont injectées à quelques semaines d'intervalle pour booster le système immunitaire. Ensuite, des doses de rappel interviennent à échéance plus longue. Dix mois ? Un an comme pour la grippe ? Ou trois ? Pour le coronavirus, il n'y a encore aucune certitude sur l'intervalle idéal, pointe Yves Coppieters.  

Enfin, l'immunologiste regrette une annonce précipitée : « C'est un peu précoce d'annoncer une dose supplémentaire et une très mauvaise idée en termes de communication », regrette-t-il. « Cela va décourager les personnes qui ne sont pas encore vaccinées de le faire car, désormais, on les projette sur trois doses. »

Le nombre de doses annoncé a-t-il réellement un impact sur la méfiance vis-à-vis du vaccin ? La question reste en suspens. Mais quand l'on sait que plus d'un francophone sur trois refuse d'être vacciné, elle mérite sans doute d'être posée.

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