Une tapisserie phosphorescente à la cathédrale Saints-Michel-et-Gudule à Bruxelles

L'artiste Irene Berberis a réalisé une impressionnante tapisserie contemporaine sur l'Apocalypse exposée à la cathédrale Saints-Michel-et-Gudule. Sa particularité: "Tapestry of light" est phosphorescente.
par
Nicolas
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Dernier livre de la Bible, l'Apocalypse de Jean est un récit mystique dont le mystère et la poésie n'ont cessé d'inspirer les artistes de toutes les époques. Le texte poursuit l'artiste anglaise installée en Australie Irene Berberis depuis de nombreuses années.

Ph. Irene Berberis

Il lui a inspiré une impressionnante tapisserie visible dès ce 28 avril et jusqu'au 15 juin dans le déambulatoire de la cathédrale Saints-Michel-et-Gudule de Bruxelles. Le projet lui a pris plus de dix ans.

Une oeuvre monumentale

La vision qu'elle nous en offre est particulièrement étonnante, rien que par ses dimensions: 14 pièces qui bout à bout font 36 m de long sur 3 m de haut. Extrêmement colorée (240 couleurs différentes de fils), l'oeuvre monumentale captive par son aspect très contemporain. Pour le spectateur, Irene Berberis compose un véritable puzzle graphique. Elle a emprunté des citations d'oeuvres antérieures, comme l'Apocalypse d'Angers (une autre tapisserie de la fin du 14e) ou d'El Greco, en les mariant à des références de notre temps: avions, machines de guerre, bâtiments récents, etc.

Ph. Irene Berberis

À première vue, on ne sait par où commencer pour "lire" cette Apocalypse dont le texte est tissé en tête de tapisserie. Il faut se laisser happer par un élément, nous confie Irene Berberis, et puis promener son regard de proche en proche. Sans cesse sollicité, l'œil ne s'arrête jamais de découvrir de nouveaux détails.

Révélation

Mais la tapisserie cache aussi une surprise. Soumise à un éclairage spécifique, elle révèle des éléments jusqu'alors cachés. Une phoshorescence vient alors souligner des personnages, des objets, des attitudes et des couleurs particulières. En anglais, comme dans d'autres langues, « L'Apocalypse » est souvent traduite par le terme « Révélation ». C'est d'ailleurs aussi son origine étymologique. Ce récit à la violence extrême, aux accents de fin du monde et de renaissance, révèle le vrai visage de Dieu et promet le retour du Christ, selon la tradition chrétienne.

Ph. D. R.

C'est cet aspect qui a poussé Irene Berberis a tissé son ouvrage de fils spéciaux, élaborés avec un spécialiste des nano-technologies. Mais c'est en Belgique, au sein des ateliers de tissage Flanders Tapestry Workshop, que ce travail d'envergure a été confié. L'artiste y a trouvé toute l'expertise et le savoir-faire nécessaires à ce projet inédit. Selon le désir de l'artiste, cette expérience visuelle se veut aussi spirituelle: s'immerger dans l'image et prendre le temps de la réflexion. Une manière pour celle qui est la première femme artiste à s'en emparer de nous "révéler" toute l'actualité de l'Apocalypse.

"Tapestry of light" est visible jusqu'au 15 juin à la Cathédrale Saints-Michel-et-Gudule. Entrée gratuite. Non-accessible durant les offices liturgiques.

Irene Berberis animera une visite de l'oeuvre ce samedi 29 avril à 10h.