Une adolescente de 15 ans détenue parce qu'elle n'a pas fait ses devoirs

Grace, une adolescente afro-américaine de 15 ans, est enfermée depuis deux mois dans un centre de détention juvénile parce qu'elle n'avait pas fait ses devoirs alors qu'elle était placée en liberté conditionnelle. La juge du tribunal du Michi­gan a refusé de la libérer, estimant que c'était dans « son propre intérêt » qu'elle reste en détention.
par
oriane.renette
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Grace s'est retrouvée dans le centre de détention juvénile du Michigan après avoir volé un téléphone portable à une camarade de classe et mordu sa mère. En avril, elle retrouvait la liberté, mais sous conditions. Faire ses devoirs en était une.

Avec les cours en ligne, pandémie oblige, la jeune fille (diagnostiquée TDAH) a pris du retard dans ses leçons. Celui lui a valu un retour en détention, pour ne pas avoir fait ses devoirs, rapporte Vice. Son enseignant avait pourtant souligné qu'elle n'était « pas plus en décalage que le plupart de ses autres élèves » dans ce contexte exceptionnel.

« Ma maman me manque »

Lundi dernier, elle était de retour devant le tribunal pour réclamer sa libération. « Ma mère me manque », implorait l'adolescente. En sanglots, mère et fille ont plaidé en vain pour sa libération devant la juge Mary Ellen Brennan.

Mais cette dernière, qui l'avait renvoyée en détention en mai dernier, a refusé de la laisser sortir, arguant que c'était dans l'intérêt de Grace de suivre en entier le programme du centre de détention juvénile. A ses yeux, l'adolescente constitue une « menace » pour sa communauté.

«Je ne doute pas que ta mère te manque terriblement; et que tu manques terriblement à ta mère », a-t-elle dit à Grace. « Mais je ne doute pas non plus que le mieux pour le moment est que vous soyez séparées jusqu'à ce que, lorsque je vous rassemblerai, cela ne se terminera pas par une altercation physique à la minute où elle te dira: ‘pas de téléphone'. »

Indignation

Son histoire a déclenché une vague de protestations, notamment parmi les militants qui dénoncent le fait que les enfants de couleur sont davantage punis pour des infractions mineures que les enfants blancs.

Lundi, devant le tribunal, des gens manifestaient avec des pancartes « Libérez Grace ! »