Un voyage pour sensibiliser des élèves au Fairtrade

Le directeur de Fairtrade Belgium, Nicolas Lambert, entend parfois dire «on ne sait pas où va l'argent» dépensé dans le commerce équitable. Une critique à laquelle il entend bien répondre, en accompagnant un groupe d'adolescents à la rencontre de caféiculteurs au Rwanda.
par
ThomasW
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Le café est l'un des produits phare du commerce équitable. En quelques décennies, il a permis à de nombreux producteurs de sortir de la pauvreté, et, plus globalement, de soutenir leurs communautés. «Le prix garanti par le label Fairtrade est un véritable plus pour les producteurs», rappelle Nicolas Lambert. Une prime est également versée aux coopératives afin qu'elles puissent investir dans des projets collectifs, comme la construction d'un puits, d'une école, l'achat de matériel collectif… «Pourtant, j'entends encore régulièrement des consommateurs qui me disent avoir des doutes sur la destination de l'argent», déplore-t-il.

En avril prochain, il accompagnera un groupe d'élèves d'une école de Jemappes lors d'un voyage scolaire au Rwanda. «C'est un projet qui est né de la volonté d'un groupe d'enseignants et d'éducateurs de l'école», explique Cécile Dufour, enseignante à l'Institut Saint Ferdinand. «On avait envie de confronter nos élèves, qui sont scolarisés dans une école à discrimination positive, à une autre réalité, en les mettant en contact avec des jeunes de là-bas.»

L'idée de faire un lien avec le commerce équitable s'est rapidement imposée. Les élèves ont déjà rencontré Nicolas Lambert, qui leur a expliqué le principe du label Fairtrade. «Certains en avaient déjà entendu parler, mais pour d'autres, ça a été une découverte complète», explique l'enseignante. Pour le responsable de Fairtrade Belgium, la visite à la coopérative de Ruli, à quelques heures de route de Kigali, sera l'occasion de voir très concrètement ce que le fait d'acheter des produits labellisés change pour les producteurs. «Ils verront aussi que cette réussite est très fragile. Même si la coopérative des caféiculteurs de Ruli est un beau succès, cette amélioration du niveau de vie de la communauté reste très fragile», souligne-t-il.

Pour la plupart des élèves, ce genre de rencontre et de voyage sera une grande première. «Il a fallu trouver des solutions pour le financement», explique leur professeur. L'école a organisé différentes actions, notamment avec le soutien de leur parrain, le Diable Rouge Marouane Fellaini. Étant un ancien élève de l'Institut, il leur a offert quelques tee-shirts signés comme cadeau pour une tombola. Le groupe de jeunes a organisé divers événements pour récolter de l'argent. Au final, le séjour devrait revenir à un peu plus de 800 € par élève. «Comme le projet s'étale sur deux ans, on a aidé certains élèves à trouver un job d'été afin de réduire le problème financier», souligne Cécile Dufour. Histoire de rendre le projet et les rencontres qui vont avec, accessibles à un maximum d'élèves. (cg)