Un Syrien gagne pour sa famille le droit de rester au Royaume-Uni s'il meurt du coronavirus

Un réfugié syrien qui risque sa vie dans la lutte contre le coronavirus en tant que technicien de surface d'hôpital a obtenu le droit pour sa famille de rester au Royaume-Uni s'il devait mourir au contact du Covid-19. 
par
sebastien.paulus
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Lorsque Hassan Akkad a découvert le mois dernier le programme du ministère de l'intérieur, qui offrait aux proches du personnel soignant étranger une sécurité, il s'est senti trahi. En effet, la mesure excluait les techniciens de surface travaillant à l'hôpital, soit la fonction qu'occupe ce jeune réfugié syrien.

Sur Twitter, il avait alors décidé de se filmer pour lancer un appel à l'aide, qui avait alors été visionné plus d'un million de fois. Le ministre de l'intérieur, Priti Patel, a depuis annoncé l'extension de ces mesures aux travailleurs à bas salaire, dont M. Akkad faisait partie. Ce cinéaste, ayant travaillé comme enseignant en Syrie, avait fui son pays après avoir été torturé pour avoir participé à des manifestations contre le régime.

Volontaire pour être en première ligne

Arrivé à Londres, il avait décidé de devenir agent de nettoyage à l'hôpital de Whipps Cross, lorsque la pandémie de coronavirus a frappé le Royaume-Uni. Il a souhaite rendre à ce pays ce qu'il lui avait donné en l'accueillant, en combattant le virus en première ligne. Mais il avait été choqué d'apprendre que s'il mourrait, sa famille ne pourrait pas reste en Angleterre.

"Si je meurs en combattant le coronavirus, ma partenaire n'a pas le droit de rester indéfiniment ici. C'est votre façon de nous dire merci?", avait-il interpellé les autorités.  "Nous, les migrants, sommes en première ligne pour faire ce travail très exigeant afin d'aider la nation à surmonter cette pandémie. Le moins que vous puissiez faire si nous mourons, c'est de donner à nos familles un droit de séjour indéfini pour rester."

Le programme étendu 

Hier soir, Mme Patel a finalement annoncé: "Chaque décès dans cette crise est une tragédie et, malheureusement, certains membres du personnel soignant et des travailleurs sociaux ont fait le sacrifice ultime pour sauver la vie d'autres personnes. Lorsque j'ai annoncé l'introduction du programme de deuil en avril, j'ai dit que nous continuerions à travailler avec l'ensemble du gouvernement pour trouver des moyens d'offrir un soutien supplémentaire. Aujourd'hui, nous étendons le programme que nous avions prévu pour le personnel soignant aux travailleurs sociaux et autres agents de soutien. Nous voulons nous assurer que les familles reçoivent l'aide dont elles ont besoin et cette mesure entrera donc en vigueur immédiatement et rétrospectivement."