Un second mandat pour Justin Trudeau

Le Premier ministre canadien Justin Trudeau a remporté les élections législatives de lundi, mais il a perdu sa majorité absolue à la Chambre des communes et devra trouver des alliés pour gouverner.
par
oriane.renette
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Voici les premières étapes de son second mandat.

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Son parti ayant remporté plus de sièges que les conservateurs d'Andrew Scheer, M. Trudeau n'a pas besoin de démissionner et demeure Premier ministre. Mais comme son parti n'a pas obtenu de majorité absolue, la première tâche de M. Trudeau sera de trouver des appuis.

Les coalitions ne faisant pas partie de la culture politique canadienne, il peut négocier le soutien d'une ou de plusieurs formations pour pouvoir gouverner et éviter d'être renversé par une motion de censure.

Mais le plus vraisemblable est qu'il négocie rapidement, sans doute dès cette semaine, avec Jagmeet Singh, chef du Nouveau Parti Démocratique (NPD, gauche), qui a été une des révélations de la campagne. Selon les dernières projections, le soutien du NPD permettrait aux libéraux de M. Trudeau d'atteindre le chiffre fatidique de 170 sièges qui constitue le seuil de la majorité absolue à la Chambre des communes.

Former un gouvernement

M. Trudeau travaillera ensuite, dans les prochaines semaines, à la formation de son gouvernement qu'il remaniera vraisemblablement pour introduire du sang neuf et tenir compte du résultat du scrutin, avec l'élection de certaines personnalités ou la défaite d'autres.

Les commentateurs s'attendaient par exemple à ce qu'il nomme à l'environnement l'ex-militant écologiste Steven Guilbeault, élu dans une circonscription de Montréal.

Le premier test au Parlement

Le Premier ministre travaillera parallèlement au «discours du trône» qui présentera le programme de son second mandat. Ce programme sera lu devant le parlement par la gouverneure générale Julie Payette, représentante de la reine Elizabeth II, chef d'Etat en titre du Canada.

Le «discours du trône» fera l'objet d'un vote de confiance dans la nouvelle chambre et constituera la premier test grandeur nature pour le Premier ministre. Une défaite entraînerait sa chute et la Gouverneure générale demanderait alors au chef de l'opposition de former un gouvernement.

Le nouveau parlement pourrait ne pas être convoqué avant le mois de décembre car M. Trudeau voudra être sûr d'avoir pris le temps négocier une entente et d'avoir reconstitué son équipe auparavant, selon plusieurs experts interrogés par l'AFP.

Comme il est minoritaire, M. Trudeau demeurera à la merci d'un éventuel vote de défiance dans les mois à venir s'il perd ses appuis. Il devrait cependant bénéficier du fait que les autres formations ne voudront pas repartir en campagne électorale dans les prochaines semaines ou prochains mois. Historiquement, la durée de vie d'un gouvernement minoritaire au Canada est de 18 à 24 mois.