"Un restau très cochon", "Il est cho Rizo", "À poêle les dindes" : Ils n'en peuvent plus de leurs tee-shirts

Des salariés d'une enseigne française de restauration rapide dénoncent les tee-shirts aux inscriptions sexistes, jugées dégradantes, que la direction leur impose de porter, a-t-on appris mardi de sources concordantes.
par
ThomasW
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Face au refus de la direction de mettre fin à cette pratique en place depuis plus de trois ans dans la vingtaine de restaurants Brut Butcher en France, une manifestation est prévue samedi à Saint-Etienne (Sud-Est) devant l'un des établissements.

"Les salariés subissent régulièrement des remarques obscènes et salaces de la part de certains clients"

L'enseigne, propriété de l'industriel français de la viande Despi, fonctionne actuellement avec des commandes à emporter et des livraisons à domicile en raison de la crise sanitaire du Covid-19. Parmi les inscription sur ces vêtements de travail figurent "Un restau très cochon", "Il est cho Rizo", ou "À poêle les dindes"... "Les salariés subissent régulièrement des remarques obscènes et salaces de la part de certains clients", explique Frédéric Leschiera, un responsable régional du syndicat Sud.

Une employée contactée par l'AFP témoigne en avoir été victime alors qu'elle arborait un tee-shirt "Il faut se la farcir". Depuis l'an dernier, ces restaurants de burgers proposent aussi un wrap baptisé "La cagole", terme régional du Sud-Est de la France désignant un stéréotype de jeune femme vulgaire.

Des "inscriptions qui peuvent avoir un caractère sexiste"

En août, l'inspection du travail avait indiqué avoir constaté la présence "d'inscriptions qui peuvent avoir un caractère sexiste" et attendre "une réponse adaptée à la gravité de la situation de la part de l'employeur", lui rappelant son obligation de ne "pas porter atteinte à la dignité, ou créer un environnement intimidant, hostile, dégradant, humiliant ou offensant".

L'avocat de l'enseigne avait répondu, dans un courrier adressé fin janvier au Conseil des Prud'hommes (instance chargée de régler les litiges entre employeurs et salariés) de Saint-Etienne que "pas un seul des 200 salariés ne s'était plaint des slogans humoristiques apposés sur les tee-shirts (...) ni fait remonter à sa direction avoir été l'objet de remarques salaces".