Un major héros de guerre néerlandais suspendu pour avoir montré ses parties génitales

Le ministère néerlandais de la Défense a annoncé vendredi la suspension d'un officier supérieur, le major Marco Kroon, héros controversé de guerre, en raison de son attitude le mois dernier lors du carnaval de Bois-le-Duc (sud des Pays-Bas) lorsqu'il avait, selon la police, montré ses parties génitales sous l'influence de l'alcool.
par
Clement
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«La procédure pour suspendre le major Kroon a été entamée. C'est compte tenu de la gravité des accusations», a affirmé un porte-parole du ministère, cité par l'agence de presse ANP. Le major (de son vrai nom Marinus Johannes «Marco» Kroon) avait reçu en 2009 la plus haute distinction militaire néerlandaise, devenant chevalier de 4ème classe dans l'ordre militaire Willems, pour ses actions héroïques en Afghanistan.

La ministre de la Défense, Ank Bijleveld, a également annoncé vendredi la suspension de la décoration accordée à l'officier, en soulignant que les allégations à son encontre étaient «sérieuses». Le major, qui est issu des commandos de la force terrestre néerlandaise, est poursuivi pour atteinte à l'honneur, insulte et mauvais traitements simples envers des agents de police, a précisé le ministère public néerlandais.

Plusieurs fois mis en cause

Sa suspension signifie que le major Kroon n'est plus autorisé à participer à des cérémonies officielles et que la Défense ne paie plus ses frais d'avocat. Il n'avait à ce jour jamais été suspendu en dépit de ses frasques répétées depuis son retour d'Afghanistan où son comportement a par la suite été mis en question. Il avait reçu le «militaire Willems-Orde» - qui n'avait plus été décerné à des militaires depuis la guerre de Corée - en raison de son attitude courageuse comme commandant de peloton en Afghanistan en 2006.

L'officier a depuis lors été plusieurs fois mis en cause, notamment pour infractions aux lois néerlandaises sur l'opium ainsi que sur les armes et munitions, dont l'une lui a valu une condamnation à une amende de 750 euros. L'an dernier, il avait affirmé avoir tué un «ennemi afghan» en 2007 lors d'une opération secrète en ne le signalant que dix ans plus tard à sa hiérarchie. Il avait également déclaré avoir été d'abord enlevé et violé par son ravisseur, avant de le tuer.

L'enquête confiée au ministère public n'avait donné aucun résultat.