Un gang de tueurs de chevaux sévirait partout en France

Dans une note datée du 30 juin 2020, le Service central du renseignement territorial (SCRT) évoque un potentiel gang de tueurs de chevaux, qui sévit depuis décembre 2018 partout en France. Au moins onze équidés ont été massacrés depuis, avec à chaque fois un point commun : l'oreille droite de l'animal nettement coupée. Le phénomène semble même s'être amplifié depuis le début de l'année 2020.
par
sebastien.paulus
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Une enquête du Parisien révèle qu'un groupe de tueurs de chevaux agit actuellement en toute impunité dans différents départements de France, dont le Puy-de-Dôme, la Moselle, les Yvelines et la Somme. Depuis le 1er décembre 2018, 11 cas ont été recensés, avec deux cas supplémentaires rien qu'en juin 2020. Un détail sordide a retenu l'attention des enquêteurs : dans la majorité des cas, l'oreille droite des animaux massacrés est sectionnée.

Pour le SCRT, il y a « une véritable volonté de porter atteinte aux équidés de manière générale tout en gardant une oreille en trophée ». C'est d'ailleurs cet organe qui doit s'occuper des éventuelles dérives sectaires dans ce genre de situations : « Des questions se posent sur leurs auteurs et leurs réelles intentions : superstition, fétichisme, rituel satanique, sectaire ou autre. » Une chose est sûre, les enquêteurs ont affaire à des professionnels.

Une perte financière et affective

Le 15 février, Philippe Boutin découvrait son cheval de course, estimé à 130.000 €, sans vie, la veille d'une compétition. Au-delà de la perte financière, c'est aussi difficile à accepter pour l'éleveur, qui avait créé un lien avec son trotteur : « On voit qu'il a essayé de ne pas se laisser attraper, raconte-t-il au Parisien. Il y a des traces de glissade dans le champ. Une personne seule ne peut pas faire ça. » Au total, quatre enquêtes ont été ouvertes par les autorités pour des actes de cruauté.

Parmi les animaux tués, on retrouve des chevaux, des juments, des pouliches, une ponette, mais aussi un âne. Pour son propriétaire Loïc Crampon, c'est terrible : « C'était un âne extra, du genre à mettre la tête sur votre épaule, une vraie crème. Il faut dire qu'il faisait le marché de Noël des Champs-Élysées, donc il était habitué à voir du monde et ne se méfiait pas des inconnus. Âgé de 14 ans, Scipion était donc une cible facile pour les malfrats. Attention, les images peuvent choquer.