Un enfant autiste et sa famille rejetés d'un vol car il ne supportait pas le masque

Masque obligatoire pour tous les passagers de plus de deux ans : c'est la règle imposée par la compagnie aérienne américaine Southwest Airlines qui ne tolère aucune exception. Pas même pour un enfant de trois ans atteint d'autisme qui ne supporte pas le port du masque. Conséquence : sa famille et lui ont été évacués de l'avion avant le décollage.
par
oriane.renette
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« Ce n'était juste pas une bonne matinée », soupire Alyssa Sadler, maman d'un petit garçon autiste de trois ans et d'une petite fille d'un an. Lundi matin, elle embarquait avec ses deux enfants à bord d'un vol en direction d'Houston, au Texas, pour rentrer chez eux. Ils venaient de passer quelques jours auprès du papa, temporairement affecté pour son travail à Midland, une autre ville du Texas située à 700km.

Alors que l'avion roulait sur la piste de décollage, son fils refusait catégoriquement de mettre son masque. « Il criait. Il était en pleine crise. Il hurlait ‘non non non' », raconte Alyssa Sadler à KPRC.

Sa maman explique qu'il a un trouble du traitement sensoriel et qu'il ne supporte pas que quelque chose, ou quelqu'un, touche son visage. Elle avait même un papier de son médecin qui expliquait sa condition.

Malgré cela, l'avion a fait demi-tour, est retourné près de la porte et la famille a été rejetée du vol.

« Pas d'exception »

En raison de la pandémie, Southwest Airlines contraint tous ses passagers de plus de deux ans à porter un masque sur ses vols. Faute de quoi elle se dit « dans l'incapacité de les transporter ». De plus, depuis le mois de juillet, la compagnie ne tolère plus aucune exception pour raison médicale car plusieurs passagers avaient menti sur leur état de santé.

Une décision regrettable, aux yeux de la jeune maman : « je trouve qu'ils devraient mettre en place quelque chose pour les enfants comme pour les adultes porteurs de handicap qui ne peuvent pas tolérer le masque. Il devrait y avoir une exception. » En ce qui concerne leur retour, un membre de la famille viendra les chercher fin de semaine en voiture pour les ramener à la maison.

La compagnie se défend

Interrogé par CNN, Gary Kelly, le patron de la compagnie défend sa politique : « Il ne doit pas y avoir d'exception, car l'exception pourrait être quelqu'un qui a le virus ».

« J'ai beaucoup d'empathie », ajoute-t-il. « Je suis moi-même grand-père, j'ai des petits-enfants en bas âge et je sais comment ils peuvent être. Mais la question c'est de s'assurer que l'environnement est sûr pour tout le monde, y compris pour toutes les familles ».

D'après le nouveau règlement de la compagnie, le vol retour de la famille Sadler devrait être remboursé.