Un an après, l'OMS va enquêter sur la Covid en Chine

Plus d'un an après l'apparition du nouveau coronavirus, une équipe de l'OMS est enfin attendue en Chine pour enquêter sur l'origine de la pandémie.
par
Clement
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La visite des dix experts de l'Organisation mondiale de la santé est ultra-sensible pour le régime chinois, soucieux d'écarter toute responsabilité dans l'épidémie qui a fait plus de 1,8 million de morts à la surface du globe. Au point que la visite prend des allures de mission secrète. Ses dates n'ont pas même été précisées, l'OMS évoquant simplement «la première semaine de janvier».

Epidémie oblige, les experts internationaux devront subir une quarantaine de deux semaines à leur arrivée à Pékin. Il leur restera trois à quatre semaines pour enquêter. Ils pourraient ainsi se rendre à Wuhan aux alentours du 20 janvier, un an tout juste après la mise en quarantaine de cette métropole de 11 millions d'habitants, le 23 janvier 2020.

Le 20 janvier est également la date à laquelle Donald Trump doit quitter la Maison Blanche et certains observateurs supposent que Pékin a pu vouloir attendre son départ avant le début effectif de l'enquête, pour ne pas donner l'impression de céder aux exigences du président républicain. Ce dernier a réclamé à plusieurs reprises une enquête internationale sur l'origine du virus.

Le délai mis par la Chine pour accepter une enquête indépendante signifie que les premières traces de l'infection seront compliquées à retrouver pour les chercheurs.

De la chauve-souris à l'homme

Les scientifiques pensent en général que l'hôte originel du virus est une chauve-souris, mais on ne connaît pas l'animal intermédiaire qui a permis la contamination humaine. La presse chinoise évoque de plus en plus l'hypothèse d'une importation du virus par de la nourriture congelée, une théorie écartée par l'OMS.

«L'équipe ira à Wuhan, c'est l'objectif de la mission», a déclaré mi-décembre le responsable des situations d'urgence sanitaire de l'institution genevoise, Michael Ryan. «Nous travaillerons avec nos collègues chinois, ils ne seront pas (...) supervisés par des fonctionnaires chinois», a-t-il assuré.

La mission est composée de dix scientifiques (Danemark, Royaume-Uni, Pays-Bas, Australie, Russie, Vietnam, Allemagne, Etats-Unis, Qatar et Japon) reconnus dans leurs différents domaines de compétence.

«L'objectif n'est pas de désigner un pays ou une autorité coupables», a déclaré à l'AFP l'un des membres de l'équipe, Fabian Leendertz, de l'Institut Robert Koch en Allemagne. «Il est de comprendre ce qui s'est passé pour éviter que ça se reproduise