Ukraine: Russie et Occidentaux divergent à l'ONU sur le respect des minorités

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Belga
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La Russie a critiqué mardi la nouvelle législation faisant de l'ukrainien la langue nationale en Ukraine, lors d'une réunion du Conseil de sécurité de l'ONU demandée par Moscou qui a été mise à profit par les Occidentaux pour dénoncer l'annexion de la Crimée. Les principales dispositions de la loi ukrainienne adoptée en avril et qui élargit notamment les quotas de langue ukrainienne dans les médias audiovisuels sont entrées en vigueur ce mardi.

"Notre discours n'est pas contre l'ukrainien", car chaque Etat a droit à sa langue nationale, mais "nous souhaitons défendre les Russes", a déclaré l'ambassadeur de la Russie auprès de l'ONU, Vassily Nebenzia. "La lutte pour l'identité nationale ne doit pas bafouer les droits de la minorité russophone", a-t-il insisté.

L'Ukraine a rejeté les critiques russes, rappelant que la langue ukrainienne avait été soumise à de multiples restrictions du temps de l'Union soviétique.

Etats-Unis, France ou Royaume-Uni ont utilisé la session pour réclamer la fin de "l'occupation" de la Crimée, dénoncer les atteintes aux droits des minorités dans cette péninsule, et demander, à la veille mercredi du cinquième anniversaire de la destruction du vol MH17 de la Malaysia Airlines, que "justice soit rendue". Le missile qui a abattu cet avion, faisant 298 morts, était russe, a rappelé Rodney Hunter, diplomate américain.

Les Occidentaux ont aussi réclamé la libération des 24 marins ukrainiens capturés en décembre par la Russie. Lors de la réunion, tant le secrétariat de l'ONU que l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) ont appelé à résoudre les différends russo-ukrainiens par un "dialogue constructif" et avec des mesures "équilibrées" pour respecter les droits des minorités en Ukraine.

L'annexion par la Russie de la péninsule ukrainienne de Crimée a suivi l'arrivée en 2014 des pro-occidentaux au pouvoir en Ukraine. Dans la foulée, une guerre entre les troupes ukrainiennes et des séparatistes prorusses a éclaté dans l'est, faisant depuis près de 13.000 morts. Kiev et les Occidentaux accusent la Russie de soutenir militairement les insurgés, ce que Moscou dément.

Dans une déclaration conjointe à l'issue de la session de l'ONU, les membres européens du Conseil de sécurité (Allemagne, France, Royaume-Uni, Belgique, Pologne) et l'Estonie, futur membre, ont appelé la Russie "à cesser immédiatement d'alimenter le conflit" et "à s'abstenir de toute action entravant l'application des accords de Minsk".

Les accords de paix de Minsk, signés en 2015 sous le parrainage de l'Allemagne et de la France, ont permis de réduire considérablement les affrontements, mais des flambées de violence persistent.

source: Belga