Œufs contaminés : la Belgique a averti la Commission le 20 juillet

La Belgique n'a pas informé la Commission européenne d'un problème potentiel de contamination d'œufs par l'insecticide fipronil avant le 20 juillet, a indiqué mardi une porte-parole de l'exécutif européen. Une enquête est ouverte pour vérifier si la Belgique a manqué à son obligation d'avertir le plus rapidement possible les autorités européennes.
par
Nicolas
Temps de lecture 3 min.

«Une enquête est en cours pour établir quand précisément les autorités belges ont été mises au courant» de ce problème de contamination d'œufs par le fipronil, a indiqué Mina Andreeva lors du point presse quotidien de la Commission. S'il s'avérait que la Belgique a manqué à ses obligations d'avertir le plus rapidement possible les autorités européennes de ce problème sanitaire, une procédure en infraction pourrait être ouverte. Mais il est trop tôt pour affirmer que ce sera le cas, a souligné une autre porte-parole, Anna-Kaisa Itkonen.

En contact avec le ministre Ducarme

La Commission européenne n'a pris conscience du problème de contamination des œufs par du fipronil que lorsque les autorités belges l'ont alertée via le système d'alerte rapide pour les denrées alimentaires. «Aucune information sur cet incident de contamination n'a été communiquée à la Commission via un réseau technique ou tout autre canal avant le 20 juillet», a précisé Mina Andreeva.

Le commissaire européen à la Sécurité alimentaire, Vytenis Andriukaitis, a déjà pris contact avec les ministres allemand et néerlandais de l'Agriculture et prendra contact, mardi dans l'après-midi, avec leur homologue belge, Denis Ducarme.

L'Afsca avait déjà était pointée du doigt

L'Agence fédérale pour la sécurité de la chaîne alimentaire (Afsca), soumise au feu de la critique pour sa communication tardive autour du scandale du fipronil, avait déjà été épinglée début mars par la Cour des comptes. L'instance avait souligné le manque de supervision de l'Afsca sur le système d'auto-contrôle des opérateurs.

Le respect des prescriptions relatives à la sécurité alimentaire incombe en premier lieu aux agriculteurs, producteurs, commerçants et autres opérateurs. Tous doivent disposer, depuis 2005, d'un système d'auto-contrôle afin de veiller à ce que les produits dont ils ont la gestion satisfassent aux critères de sécurité, qualité et traçabilité édictés par l'Afsca. L'agence, elle, doit en assurer la supervision.

Mais d'après un audit de la Cour des comptes, c'est là que le bât blesse. De nombreux opérateurs ont été contrôlés ces dernières années sur le respect des prescriptions en matière d'hygiène, mais «ont échappé à l'inspection de leur système d'auto-contrôle». Or, «il n'est pas possible d'évaluer la fiabilité d'un tel système uniquement sur base des contrôles d'hygiène», avait conclu la Cour des comptes.

Selon l'Afsca, qui a examiné les recommandations de la Cour des comptes et proposé d'y répondre par certaines actions, les chiffres sur lesquels portait l'audit remontaient toutefois à 2013, la situation sur le terrain ayant évolué depuis lors.