TheColorGrey se réinvente

À tout juste 23 ans, Will Michiels, alias TheColorGrey, fait salle comble en Belgique. Un an après la sortie de son très réussi ‘Rebelation', le chanteur, rappeur, compositeur et producteur anversois, se présente sous un nouveau jour en s'essayant, avec plus de légèreté, à un style musical plus funk, soul, r'n'b dans son nouvel EP ‘For What It's Worth'.
par
Laura
Temps de lecture 2 min.

Il s'est passé moins d'un an entre ‘Rebelation' et ‘For what it's worth'. On ne vous arrête plus…

«J'aime ce que je fais et en plus je ne considère pas cela comme un travail. Ça vient naturellement.»

Vous aviez déjà des morceaux en réserve?

«Il y avait quelques démos qui existaient déjà mais la plupart d'entre elles ont été écrites cette année.»

Ce nouvel EP est très différent du précédent.

«‘Rebelation' était plus personnel. Là, j'ai voulu essayer de nouvelles choses comme des productions un peu plus années 80. C'est un peu plus house et funky aussi. J'aime mélanger les styles.

Il y a également du changement du côté des sujets abordés.

«Oui, même si sur la moitié de l'album je continue à apporter mon regard sur les choses de la vie et que je continuerai à le faire dans tous mes projets. C'est le cas dans ‘Swerve', où je parle de la manière dont je me situe dans l'industrie du disque mais également d'où je viens et du fait que mes amies de l'époque n'ont pas nécessairement pris un bon chemin. J'aborde aussi ma couleur de peau et le fait que ce soit toujours difficile aujourd'hui de parvenir à quelque chose.»

Vous évoquez beaucoup le fait que vous ne devez votre réussite qu'à vous-même.

«Oui, parce qu'il n'y a pas beaucoup de rappeurs, surtout en Flandre, qui produisent, chantent et rappent et qui sont vraiment les chefs de leur produit.»

Pourtant le titre de votre EP ‘For what it's woth' (‘Pour ce que ça vaut') n'est pas très positif.

«Comme artiste je mets tout mon cœur et mon âme dans ma musique et je fais toujours mon maximum. Mais malgré tous mes efforts et le temps que j'y consacre, il n'y a jamais aucune certitude que mon projet va plaire aux gens. Bien sûr, j'espère que ça va marcher mais ça vaut ce que ça vaut, et je ne suis jamais sûr de rien.»

Vous parlez également de sexe cette fois-ci. C'est plus vendeur?

«Même si quelques morceaux semblent plus légers il y a toujours une deuxième interprétation. Dans ‘Blackberry' bien que je parle de sexe, il s'agit aussi d'une chanson destinée aux filles noires qui sont trop peu mises en avant selon moi. Si le public ne comprend pas forcément le double sens de la chanson ce n'est pas grave, le plus important c'est que moi je le sache. Tout le monde interprète la musique comme il veut.»

Après les photos de famille, vous posez cette fois-ci torse nu sur la cover de votre nouvel EP. Pourquoi ce choix?

«Je me suis inspiré de mes idoles Prince et D'Angelo qui avaient déjà posé sans t-shirt sur leur album.»

Ph. DR

Qu'est-ce que vous a apporté cette année musicale?

«J'ai remarqué que les gens apprécient que je tente de nouvelles choses. Entre-temps, je me suis aussi mis à travailler avec un groupe.»

C'est plutôt rare pour un rappeur.

«C'est quelque chose que je voulais faire depuis longtemps. Pour moi c'est ça le but ultime quand je suis sur scène. Maintenant que ma musique est un peu plus soul/funk, c'est plus facile de reproduire les chansons avec un groupe.»

L'année passée vous disiez vouloir vous rendre au Congo [pays d'origine de sa mère, ndlr] afin de vous en inspirer pour un futur album. Où en est ce projet?

«C'est justement ça l'idée de mon prochain album. Après ma tournée de festivals, j'aimerais commencer à me renseigner sur le sujet avant d'aller là-bas».

TheColorGrey sera présent à Couleur Café le 29 juin prochain.