Taxe kilométrique bruxelloise: la Wallonie demande une concertation

Le parlement wallon a voté hier à l'unanimité une motion sur la taxe kilométrique bruxelloise. Il demande au gouvernement régional qu'il «sollicite une concertation» avec son homologue bruxellois. Il ne s'agit donc pas de s'opposer à la taxe kilométrique en tant que telle, mais bien de demander une concertation, estime le cabinet de la ministre bruxelloise de la Mobilité.
par
Camille
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Baptisé SmartMove, le projet bruxellois porté par le ministre régional des Finances Sven Gatz (Open VLD) prévoit la suppression de la taxe de mise en circulation et de la taxe de circulation, qui seraient remplacées par un tarif de base par jour d'utilisation, auquel s'ajouteraient une composante kilométrique et une autre liée à la puissance du véhicule. Cette «taxe kilométrique» a déjà suscité une levée de boucliers tant du côté flamand que wallon. Les Régions dénonçant la "prise en otage" des navetteurs sans concertation préalable.

Si ce n'est finalement que ce dernier point qui est repris dans la motion votée hier/mercredi à Namur, les parlementaires wallons se sont montrés bien plus virulents durant les débats. «Quand on parle de taxation vis-à-vis de Bruxelles, il ne faut pas oublier que la Wallonie et la Flandre paient déjà par l'intermédiaire des accords de coopérations, notamment pour permettre à la région bruxelloise de gérer la problématique des déplacements», a ainsi rappelé le chef de groupe MR au parlement wallon, Jean-Paul Wahl. «Il existe également une deuxième contribution: 45% des navetteurs utilisent une voiture de société, via des entreprises de leasing qui, elles, ont toutes leur siège à Bruxelles et y paient donc leurs taxes», a-t-il ajouté.

Les écologistes plus prudents

Les écologistes wallons, s'ils demandent aussi une concertation, sont moins virulents. «Il faut rappeler que nous débattons pour l'instant d'hypothèses. Mais nous sommes tous d'accord, pas forcément pour les mêmes raisons, que ce qui a été publié dans la presse soulève des questions. Une concertation est nécessaire et notre motion y appelle», a de son côté expliqué Jean-Philippe Florent (Ecolo). «En matière de pollution de l'air et de congestion automobile, le statu quo n'est plus possible, particulièrement à Bruxelles. La région bruxelloise est dans son rôle quand elle veut réduire cette congestion. Simplement, nous devons en discuter et les hypothèses publiées ne sont pas acceptables», a-t-il poursuivi.

Quant au ministre wallon de la Mobilité, Philippe Henry (Ecolo), il a lui aussi rappelé qu'aucune décision n'a encore été prise par le gouvernement bruxellois. «Mais on voit bien l'intention qui est annoncée et elle aurait un impact important pour les Wallons qui se rendent à Bruxelles. Quelles solutions sont possibles? Quels investissements dans des alternatives? Le gouvernement wallon donnera en tout cas suite à la volonté exprimée dans la motion parlementaire», a-t-il conclu.