Surveiller son style de vie pour améliorer celui de ses enfants

De nouvelles recherches ont révélé que le fait d'adopter de bonnes habitudes dès le plus jeune âge pourrait non seulement contribuer à son propre bien-être mais aussi à celui de ses enfants.
par
Alexandre.Decoster
Temps de lecture 3 min.

Une équipe internationale composée de chercheurs du Murdoch Children's Research Institute et de l'Université de Melbourne (Australie) et de la Mailman School of Public Health de l'Université de Columbia (Etats-Unis), a passé en revue 140 études pour comprendre comment les habitudes de vie, plutôt que les gènes pouvaient affecter la manière dont on transmet la santé d'une génération à l'autre.

Ils ont trouvé que la croissance et le développement d'un enfant sont non seulement affectés par les habitudes de la mère pendant la grossesse, mais aussi par les styles de vie des deux parents avant la grossesse, remontant jusqu'à leur propre adolescence.

Donner de meilleures bases

Les résultats ont montré l'importance de répondre à trois problèmes de santé pouvant survenir à l'adolescence -- les troubles mentaux, l'obésité et la prise de drogues -- afin que les futurs parents puissent donner les meilleures bases à leurs enfants.

La consommation d'alcool, de drogue et de tabac est à prendre particulièrement en compte, car le recours à ces substances à tendance à monter en flèche à l'adolescence, expliquent les chercheurs. De même les taux d'obésité sont en augmentation à travers le monde, surtout chez les ados et les jeunes adultes, ajoute l'équipe.

L'obésité maternelle pendant la grossesse peut prédire l'obésité ultérieure de l'enfant, de même, de mauvaises capacités cognitives, des troubles du comportement pendant l'enfance, la consommation de drogue, d'alcool et de tabac de la mère peuvent avoir des effets négatifs sur le développement de l'enfant.

Agir plus tôt

Les chercheurs expliquent que le fait d'arrêter les excès et d'adopter un style de vie plus sain après la grossesse est louable mais souvent trop tardif.

"Le système de santé ne s'enclenche qu'à la première visite prénatale, et le plus souvent entre 8 et 14 semaines de grossesse. Il est nécessaire que les services de santé s'investissent avant la grossesse. Et ils devraient aller au-delà de la question de la contraception, sur laquelle on se concentre actuellement, pour évoquer des risques de santé plus vastes et le bien-être émotionnel des deux futurs jeunes parents”, a commenté George Patton, en charge de cette analyse. Et d'ajouter que les "1000 premiers jours de la vie d'un enfant sont très importants, mais qu'il est trop tard pour passer à l'action."

Redéfinir l'adolescence 

L'équipe de chercheurs pense aussi qu'il faudrait revoir l'âge de définition de l'adolescence, car les recherches actuelles montrent que la croissance physique et neurologique continu pendant la vingtaine. De plus, les changements de société qui font que les jeunes repoussent de plus en plus le moment d'assumer des rôles d'adultes montrent que l'âge de l'adolescence devrait plutôt être compris entre 10 et 24 ans.

Ces résultats sont parus dans la version internet de la revue Nature.