Sursaut républicain en France

par
Camille
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Le désistement des listes de gauche dans les régions où le FN était en mesure de l'emporter aura eu raison de la poussée des listes d'extrême droite. Le parti de Marine Le Pen a finalement échoué à s'imposer dans les deux régions où il était le plus attendu. Dans le Nord-Pas de Calais-Picardie, Xavier Bertrand (Les républicains, LR), s'impose assez largement, avec 57,7% des voix, devant Marine Le Pen. En Provence-Alpes-Côte d'Azur, Christian Estrosi (LR), s'impose devant Marion Maréchal Le Pen, avec 54,8% des voix. Et le FN n'a finalement pas réussi a créé la surprise ailleurs, comme il l'espérait. Notamment en Alsace-Lorraine-Champagne-Ardenne, où la liste de Floriant Philippot misait sur le refus du candidat socialiste de se désister, contre l'avis de son parti. Mais la liste du candidat LR s'est finalement imposée dans cette triangulaire, avec 47,5% des voix, contre 36,6% pour la liste Front national. Selon le politologue Jean-Yves Camus, le résultat du second tour, dernier scrutin avant la présidentielle de 2017, «tend à confirmer qu'il y a une impasse pour le Front national: c'est un excellent parti de premier tour, mais il ne sait pas aller au-delà». Pour 2017, les instituts de sondage donnent Marine Le Pen qualifiée au deuxième tour, après une arrivée en première position au premier tour.

Le PS sauve les meubles

L'autre grande question de la soirée était de savoir si LR parviendrait à tirer profit des difficultés du PS, mis à mal lors des derniers scrutins par l'impopularité du président de la République et de son équipe. Les premiers résultats publiés hier soir montraient que les listes de gauche faisaient mieux que résister. La gauche conserve notamment la Bretagne, où la liste était emmenée par le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian. Elle s'impose en Aquitaine-Limousin-Poitou Charente, dans le Languedoc-Roussillon-Midi Pyrénées, en Centre-Val de Loire, et en Bourgogne-Franche Comté. À l'heure d'écrire ces lignes, elle semblait également en mesure de s'imposer, de justesse, en Normandie.

La droite n'enregistre donc la marée bleue sur laquelle elle comptait pour se lancer vers le scrutin présidentiel de 2017. Elle emporte néanmoins six présidences de région (Auvergne, Alsace-Lorraine-Champagne-Ardenne, Nord Pas de Calais-Picardie, Pays de Loire et Provence-Alpe-Côte d'Azur, et surtout Île de France). Mais dans trois d'entre elle, elle a bénéficié du soutien des listes de gauche. Pas forcément de bon augure à 18 mois d'un scrutin où la bataille du premier tour s'annonce féroce.