Sorties cinéma: The Big Sick, Annabelle 2 : La création du Mal, The Circle

The Big Sick
par
Maite
Temps de lecture 3 min.

Comment vous réconcilier avec votre ex-copine quand celle-ci est dans le coma pour une durée indéterminée? C'est, en résumé, la question que pose ‘The Big Sick'. À première vue, cette comédie new-yorkaise n'a rien de spécial: un garçon et une fille se rencontrent, tombent amoureux et les problèmes commencent. Oui mais voilà, ‘The Big Sick' est une histoire vraie, et c'est ce qui fait son charme. C'est celle de la rencontre entre Kumail Nanjiani, humoriste américano-pakistanais, et Emily Gordon, auteure américaine originaire de Caroline du Nord. Les débuts timides, les disputes avec la belle-famille, les différences culturelles et la longue maladie d'Emily: tout cela est raconté avec beaucoup d'humour et de sincérité (et un poil d'improvisations hilarantes). Autour de Kumail, qui joue son propre rôle dans le film, on retrouve une brochette d'acteurs talentueux comme Zoe Kazan, et le duo pétillant Holly Hunter-Ray Romano (‘Everybody loves Raymond'), dans le rôle des parents d'Emily. Produite par le légendaire Judd Apatow (‘Supergrave'), cette petite comédie indépendante ébouriffe par son humour omniprésent et émeut juste ce qu'il faut. (em) 3/5

Annabelle 2 : La création du Mal

Comment continuer à surprendre avec un genre cinématographique qui souffre d'anémie croissante? Cette question est un casse-tête de plus en plus difficile pour les producteurs de films d'horreur. Je veux parler du sous-genre du thriller démoniaque, des histoires de créatures diaboliques qui terrorisent des gens qui ne se doutent de rien. Une possibilité consiste à faire appel à des réalisateurs prometteurs. ‘Annabelle 2', le prequel du film sur la poupée maléfique qui apparaissait déjà dans ‘Conjuring: les dossiers Warren', est ainsi aux mains de David Sandberg, l'homme de ‘Lights Out' (‘Dans le noir'). D'extraordinaire originalité, on ne peut le taxer, mais ‘Annabelle 2' est certainement élégant et assez intelligent -du moins de prime abord- pour vous dresser les cheveux sur la tête. Nous voyons comment un groupe d'orphelines trouve refuge dans la grande maison d'un fabricant de poupées qui a vécu 12 ans auparavant un traumatisme familial. Très vite, des choses étranges se produisent. Sandberg maintient un tempo élevé en enchaînant à peu près tous les trucs et artifices connus, des ombres furtives et planches qui craquent aux accélérations subites et bruits retentissants. Comme ‘Annabelle 2' tire sur ces ficelles plus que nécessaire, le sac à malice se vide trop vite. Ce qui commence comme un bon thriller d'épouvante, dégénère par conséquent en cacophonie abrutissante. (rn) 2/5

The Circle

Depuis l'arrivée d'internet dans nos vies, le concept de ‘vie privée' a pris un tout nouvel aspect. De Facebook à Instagram en passant par Twitter, Snapchat ou Periscope (Périquoi? vos enfants savent), plus besoin de caméras de surveillance: nous exposons nous-mêmes à qui veut le voir notre propre quotidien -du moins ce que nous souhaitons en montrer. Vous me direz, où est le problème, tant que ça ne dépasse pas certaines limites… Mais quelles sont ces limites? C'est la question que pose ‘The Circle'. Adapté du roman dystopique éponyme de Dave Eggers, le film suit le parcours de Mae (Emma Watson), jeune recrue d'une compagnie imaginaire -mélange entre Apple, Google et Facebook- qui va repousser ces limites en acceptant d'être filmée en permanence, sous l'égide du patron-gourou de la compagnie, incarné par Tom Hanks. Si les questions de ‘The Circle' méritent d'être posées, leur formulation est faite de façon si naïve qu'on voit vite tout venir: qui sont les gentils, qui sont les méchants, et le reste. Le cynisme du roman semble avoir été évacué dans un scénario fourre-tout qui, comme notre timeline sur Facebook, défile à une telle vitesse qu'on passe souvent à côté de l'essentiel. Le résultat n'est pas désagréable, mais Emma Watson a beau être radieuse, cette dystopie orwellienne ‘light' nous laisse quelque peu sur notre faim. Préférez le roman, à mettre dans les mains des jeunes adultes de votre entourage. (em) 2/5