Seuls les plus de 55 ans recevront le vaccin AstraZeneca en France

La Haute autorité de santé (HAS) française a donné son feu vert à la reprise «sans délai» de la vaccination avec AstraZeneca, mais recommande de le réserver aux personnes de 55 ans et plus, dans un avis publié vendredi.
par
Clement
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Cette restriction a été décidée car les graves --et rares-- troubles de la coagulation qui avaient motivé la suspension de ce vaccin dans plusieurs pays européens ont uniquement été observés chez des moins de 55 ans, a précisé l'autorité de santé française. Il y a eu trois cas en France, a-t-elle ajouté.

L'Agence européenne des médicaments (EMA) a jugé jeudi le vaccin du laboratoire anglo-suédois «sûr et efficace», mais «estime que la possibilité de lien entre le vaccin et des cas de coagulation intravasculaire disséminée (trouble de la coagulation) et de thrombose veineuse cérébrale (formation de caillots dans des veines du cerveau, NDLR) ne peut être écarté à ce jour», a souligné la HAS.

Ces pathologies sont «très rares», mais «graves», et n'ont «rien à voir» avec les thromboses habituelles telles que la phlébite, a expliqué le Pr Dominique Le Guludec, présidente de l'autorité sanitaire, lors d'une conférence de presse.

L'ARN messager pour les moins de 55 ans

A la date du 16 mars, 25 cas ont été recensés en Europe, entraînant 9 décès, chez des moins de 55 ans «dont une majorité de femmes». En France, un cas de coagulation intravasculaire disséminée a été observé chez une femme de 26 ans, et deux cas de «thrombopénies associées» - déficit de plaquettes sanguines - chez un homme de 51 ans et une femme de 24 ans. Le tout sur 1,4 million de doses administrées, selon la HAS.

Dans l'attente de «données complémentaires», les moins de 55 ans devront se faire vacciner avec d'autres produits, ceux à ARN messager, recommande-t-elle.

Le Premier ministre Jean Castex a annoncé jeudi que la France reprendrait les vaccinations contre le Covid-19 avec le AstraZeneca, après les conclusions du régulateur européen. Plusieurs pays européens, dont la France lundi, avaient suspendu son utilisation en raison des craintes suscitées notamment par des cas de formation de caillots sanguins.