Selon le New York Times, Facebook a partagé un plus large accès aux données de ses utilisateurs

Selon des documents consultés par le New York Times, Facebook a octroyé à des géants de l'Internet, comme Amazon, Spotify ou Microsoft, un accès plus intrusif aux données personnelles que ce que n'avait admis le populaire réseau social.
par
Laura
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Des accords spéciaux entre Facebook, fort de 2,2 milliards d'utilisateurs, et ces partenaires privilégiés exempteraient ces derniers des règles générales du respect de la vie privée. Ces révélations mercredi basées sur des documents internes et entretiens avec d'anciens employés mettent à nu les pratiques du gigantesque réseau social en matière de partage d'information.

Des données partagées

A titre d'exemple, le moteur de recherche de Microsoft, Bing, aurait été autorisé à voir le nom de pratiquement tous les amis des utilisateurs de Facebook sans leur assentiment. Les plateformes de streaming Netflix ou Spotify auraient pu jouir de l'autorisation de lire les messages privés échangés entre membres du réseau social. Il aurait été permis à Amazon, leader du commerce en ligne, d'obtenir les noms des usagers de Facebook et leurs contacts via leurs amis. Jusqu'à l'été passé, Yahoo aurait même pu lire les flux de messages postés par les amis Facebook, en dépit de la déclaration publique que la pratique avait pris fin.

La plateforme Netflix dément ces informations. Une fonctionnalité, instaurée en 2014 mais supprimée en 2015 par manque de succès, permettait bien aux membres du service de vidéo en streaming de recommander des émissions télévisées ou des films à leurs amis Facebook, par la messagerie Messenger ou directement via Netflix. Mais "nous n'avons jamais eu accès aux messages privés des utilisateurs de Facebook ou demandé la possibilité de le faire", souligne la plateforme dans un communiqué adressé à Belga.

Le pétrole du 21ème siècle

Ces accords privilégiés ont été passés, selon le New York Times, entre Facebook et pas moins de 150 partenaires, dont 60 constructeurs de téléphones portables, et certains étaient encore en vigueur en 2017. En cours d'année, une série de scandales relatifs à la protection de la vie privée ont durement frappé Facebook qui a reconnu avoir brisé la confiance de ses utilisateurs. La société fondée par Mark Zuckerberg avait en réponse assuré avoir renforcé les protections relatives à la sécurité des données privées.

Cette nouvelle enquête du New York Times (NYT), basée sur 270 documents internes et 60 entretiens avec des anciens employés, offre "la photographie la plus complète des pratiques de partage de données de Facebook", résume le quotidien américain qui souligne à quel point ces "data" sont devenues une "commodité de l'ère numérique". "Les données numériques sont le pétrole du 21e siècle, une ressource valant des milliards à ceux qui peuvent les extraire et les raffiner les plus efficacement", souligne le NYT.