Se confier dans un journal intime permet de mieux passer le cap de son divorce

Pour passer le cap d'un divorce sans se briser le coeur, des chercheurs américains conseillent de consacrer 20 minutes par jour à scénariser son histoire dans un journal intime. À la clé, un rythme cardiaque abaissé et une meilleure gestion émotionnelle de la séparation.
par
Laura
Temps de lecture 2 min.

Au-delà du bien-être psychologique apporté par l'écriture, ces nouveaux travaux de l'université d'Arizona aux États-Unis ont cherché à évaluer l'impact du processus narratif sur la santé physique de personnes ayant récemment divorcé, en analysant des marqueurs physiologiques cardiovasculaires.

Résultats concrets

109 divorcés, séparés au cours des trois derniers mois, se sont vus proposer trois expériences d'écriture pendant trois jours. Un premier groupe a couché sur le papier ses émotions les plus sincères et intimes concernant leur relation affective et à la séparation en y consacrant 20 minutes par jour. Un deuxième groupe a fait de même à la différence qu'ils ont intégré ces sentiments dans un récit narratif, avec un début, un milieu et une fin. Le troisième groupe a, quant à lui, décrit ses activités quotidiennes non associées à des émotions.

Huit mois après, les résultats montrent que les participants au groupe d'écriture narrative avaient une fréquence cardiaque inférieure et une variabilité de fréquence cardiaque plus ample (variation de temps entre deux battements du cœur), aussi bien au repos qu'exposés à des stress extérieurs comme un exercice de mathématiques ou le rappel de leur divorce par rapport aux participants des deux autres groupes.

Plus les amplitudes entre deux battements de coeur sont importantes, meilleur sera le fonctionnement du système nerveux autonome qui gère les réactions du cœur face à la fatigue.

Comprendre leur expérience

"Nous savons que les changements de la fréquence cardiaque et sa variabilité peuvent affecter la santé et aussi engendrer des maladies au fil du temps. Notre étude fournit la preuve que des styles spécifiques ou l'écriture peuvent changer ces processus physiologiques", explique Kyle Bourassa, auteur de l'étude.

"Créer une histoire de façon structurée peut fournir une sorte d'échafaudage aux gens qui passent cette épreuve difficile et les aider à mieux comprendre leur expérience, ce qui leur permet d'avancer plutôt que de ressasser les mêmes émotions négatives en boucle".

On peut observer des signes d'adaptation physiques positifs chez des personnes qui déclarent allaient mal moralement et psychologiquement au moment de leur divorce, souligne le rapport.

De précédentes études ont montré que les personnes qui ruminent et passent beaucoup de temps à broyer du noir sur leur échec ont tendance à accentuer leur détresse en se livrant à des exercices d'écriture libre, non structurée. Ces travaux ont été publiés dans la revue "Psychosomatic Medicine: Journal of Biobehavioral Medicine".