Rio 2016: Une pancarte pour le droit des Iraniennes d'entrer dans les stades interdite par le Comité Olympique

Une femme a brandi lundi à Rio une pancarte défendant le droit des Iraniennes à entrer dans les stades, au cours d'un match de volley comptant pour les jeux Olympiques, a constaté l'AFP.
par
Laura
Temps de lecture 3 min.

La pancarte, sur laquelle on pouvait lire "Laissez les femmes iraniennes entrer dans leurs stades", a été déployée lors de la rencontre entre la Russie et l'Iran par darya Safai, une jeune femme activiste iranienne réfugiée en Belgique tout sourire, maquillée aux couleurs de son pays.

Darya safai asked to leave when try to bring #equalityrights for iranian woman during match between Iran and Egypt. pic.twitter.com/GbSSjYpdlK

— jeffero black (@jeffero_blackk) 14 août 2016

Pancarte interdite

Les messages politiques sont en principe interdits dans les stades car contraires à la charte olympique, la femme de 41 a de ce fait été obligée de quitter la salle. «Ils ont dit qu'ils ne voulaient pas de mon affiche devant les cameras, et nous ont demandé de partir, a déclaré Darya Safai à l'agence Associated Press. Ils ont même essayé de nous impressionner avec des militaires. Je pense que c'est dommage qu'ils écoutent ce que le régime de la république islamique d'Iran dit», a-t-elle rajouté.

"Message de paix"

Pour cette dernière, il s'agissait cependant bien plus qu'un message politique comme elle l'explique à la BBC: "Ce n'est pas un message politique, mais un message positif. Un message en faveur de la paix et des droits des femmes".  "J'aime le volley, le football, parce que j'aime notre équipe nationale. Nous voulons profiter [de notre équipe], les hommes, les femme. Je veux encourager mon équipe nationale, il est de mon droit et de celui de toutes les femmes iraniennes dont la voix est mise en sourdine", a-t-elle clamé. Par cette action, elle souhaite faire savoir au Comité Olympique, "qu'il a beaucoup de pouvoir dans le monde du sport et j'espère qu'il va l'utiliser pour combattre les discriminations entre les sexes. Voilà ce qu'est l'esprit des Jeux Olympiques".

Devant le refus d'obtempérer, la jeune femme, qui habite depuis 2000 en Belgique après avoir été arrêtée en 1999 en Iran pour avoir pris part à des actions anti-gouvernementales,  a finalement pu assister à la rencontre tout en continuant d'exposer son message sous les insultes d'un homme iranien placé juste derrière comme elle comme elle l'explique à la BBC. 

Interdites d'accès au stade

Les femmes en Iran restent victimes de discriminations et doivent porter le voile islamique. La pratique du sport, notamment, est pour elles souvent compliquée. Depuis la révolution islamique de 1979, elles sont aussi régulièrement interdites d'accès aux stades, sous la pression de certains groupes radicaux, notamment lors de matches de football et notamment volley-ball interdits aux femmes depuis 2012 devant la popularité grandissante de ce sport.

Fin 2015, une sportive de haut niveau avait été autorisée par la justice à se rendre au Guatemala pour participer à une compétition internationale, malgré le veto de son mari. La justice était intervenue en la faveur de Niloofar Ardalan pour lui permettre de participer à la Coupe du monde de futsal. La joueuse avait réclamé que "les autorités passent une loi pour les sportives afin qu'elles puissent défendre" leurs droits dans de telles situations.