Refuser le plastique, c'est possible

L'Union Européenne décidait en décembre dernier de faire la guerre au plastique. L'objectif: interdire une liste de dix objets en plastique de notre quotidien d'ici 2021. Pailles, couverts, assiettes, gobelets sont tous amenés à disparaître. Ils composent à eux seuls 49% des déchets retrouvés dans les océans. L'heure n'est pourtant pas à la panique puisque de nombreuses alternatives existent.
par
ThomasW
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Chaque année, des milliards d'objets en plastique à usage unique se retrouvent dans les océans. Cela prend parfois des siècles pour ces objets de se recycler naturellement, ce qui est dévastateur pour l'environnement. C'est sans parler du danger que celui-ci représente pour la faune, à commencer par les poissons, tortues, oiseaux, et autres mammifères.

Les objets à usage unique les plus utilisés au quotidien représentent 49% des déchets marins. Le plastique dans sa globalité totalise 80 à 85% des déchets marins, d'après la Commission européenne. Partout dans le monde, le commerce juteux des couverts en plastique est estimé à 2,3 milliards €. Pourtant, se passer de tous ces «faux-amis» est possible et loin d'être problématique ou gênant, comme le démontrent ces nombreuses alternatives tournées vers demain.

Tout sauf le plastique

Si chez vous, la question des couverts en inox ne se pose même pas, rien ne vous empêche de les utiliser lors de vos déplacements, pour manger au boulot comme pour aller pique-niquer. Plus légers et adaptés aux voyages, vous pouvez également trouver des kits de couverts en bois ou en bambou. Il est également préférable d'éviter les assiettes en carton, parfois recouvertes d'une fine couche de plastique.

Par ailleurs, évitez les gobelets jetables et leurs couvercles, les ballons et leurs tiges, les sacs en plastique, les filtres dans les mégots de cigarette, les emballages divers et même les cotons-tiges ou certains produits d'hygiène. Si tous ne vont pas être interdits, certains de ces objets seront taxés et feront l'objet d'une sensibilisation.

Du verre pour changer son mode de consommation

Utiliser des bocaux en verre pour contenir les aliments, c'est sans doute le geste le plus fort que l'on peut poser en matière d'écologie. Il permet en effet de réduire les contenants en plastique qui se trouve dans nos armoires.

En plus, il implique et encourage la consommation en vrac. Cela permet de consommer des produits locaux, «eco-friendly», qui permettent de moins gaspiller et de faire vivre les commerces à proximité.

Le bambou, alternative touche-à-tout

C'est la matière réutilisable la plus en vogue du moment et pour cause: le bambou peut remplacer beaucoup d'objets à usage unique. Ainsi, vous pouvez trouver des verres, des assiettes, des couverts, des pailles et même des brosses à dents fabriqués à base de ce matériau 100% biodégradable.

À titre d'exemple, 100 millions de pailles sont utilisées dans l'UE. De nouvelles entreprises comme «Bali Boo» proposent donc désormais des kits permettant de réutiliser une paille produite en bambou à Bali. D'après Frédéric Kreder, l'impact écologique est déjà compensé après 50 utilisations: «Le bilan carbone par rapport à des pailles à usage unique est largement positif.»

Ph. Bali Boo

Une assiette pour le dessert?

Quoi de mieux que de faire disparaître la vaisselle dans notre estomac pour éviter de devoir la laver ou la jeter? Une entreprise polonaise, Biotrem, produit 15 millions d'assiettes comestibles par un an, qu'ils exportent un peu partout dans le monde. L'entreprise estime d'ailleurs que le chiffre de production de ces assiettes à base de son de blé, pourrait être multiplié par 100 voire par 1000 à la suite de la décision de l'UE de bannir le plastique de nos vies.

Notre mode de consommation est bouleversé par l'urgence climatique et voit éclore de nouvelles façons de vivre sans plastique. Le premier magasin en vrac n'a ouvert qu'en 2014. Depuis, ces établissements fleurissent un peu partout dans le pays, jusqu'à atteindre le nombre de 300. La décision de l'UE devrait marquer un nouveau tournant en Europe, avec l'espoir que les géants de ce monde suivent son exemple.

Sébastien Paulus