Pourquoi l'espérance de vie est plus élevée en ville qu'à la campagne ?

En France, l'espérance de vie des personnes qui habitent dans les grandes villes est plus élevée que celle des personnes qui vivent à la campagne. Cet écart ne cesse d'ailleurs de se creuser.
par
ThomasW
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Selon les chiffres de l'Insee, les Français qui habitent dans des départements « hyper ruraux » vivent en moyenne deux ans de moins que ceux qui habitent dans des départements « hyper urbains ». Ainsi, un homme qui habite à Paris a une espérance de vie de 80,7 ans. S'il vit dans la Creuse ou l'Aveyron, elle chute à 78,5 ans. Au cours des 30 dernières années, cet écart s'est même creusé. En 1990, il était de seulement trois mois.

L'absence de médecins traitants mise en cause

Comment expliquer cela ? Le bon air frais de la campagne n'est-il finalement qu'un mythe ? Une récente étude publiée en partenariat avec le groupe Macif et l'association des maires ruraux de France (AMRF) présente un constat pour le moins interpellant. Les résultats de cette étude mettent en réalité en lumière un phénomène inquiétant : l'accès aux soins en milieu rural.

Cela commence par le manque de médecins généralistes. « La cartographie des données suggère une forte corrélation avec l'absence de médecins traitants : là où il n'y pas de médecins libéraux qui dépistent et adressent le patient à l'hôpital, moins de patients vont à l'hôpital », indique le rapport.

Des hôpitaux moins nombreux et situés plus loin

Mais cela ne s'arrête pas là. L'étude menée par le chercheur et professeur des Universités, Emmanuel Vigneron, montre qu'à âge et sexe égal, les habitants du rural consomment 20 % de soins hospitaliers en moins que ceux des villes. Cela concerne les hospitalisations, mais encore plus les séances de chimiothérapie et de dialyse.

« L'éloignement joue partout et donne la preuve des inégalités territoriales en matière d'accès aux soins : les habitants ont recours à l'hôpital de manière très contrastée en fonction de leur lieu d'habitation, ce qui est, sinon inattendu, mais totalement anormal dans un pays qui fait de l'accès de tous aux soins la base des principes de l'égalité républicaine », souligne Emmanuel Vigneron.