Pourquoi les animaux de compagnie ont un impact non négligeable sur la planète et la biodiversité

Ils partagent depuis toujours nos joies et nos peines. Pour certains, ils font même partie de la famille, comme un frère ou une sœur, et on a tendance à céder à tous leurs caprices. Mais derrière cet aspect sentimental indéniable, les animaux de compagnie ont également un impact environnemental conséquent.

par
Clément Dormal
Temps de lecture 4 min.

C’est prouvé, les animaux de compagnie ont un impact positif sur les humains: ils jouent un rôle positif au niveau de notre santé mentale et physique, ils permettent d’avoir un réseau social élargi et ils sont même bénéfiques pour le développement des enfants et des adolescents. Mais tous ces bienfaits cachent une réalité plus sombre, sur laquelle assez peu d’études ont pour l’instant été effectuées: leur impact environnemental.

Trop de gaspillage?

Comme chez l’humain, un des principaux problèmes de nos animaux est lié à la (trop) grande quantité de nourriture qu’ils consomment. D’après une étude publiée en 2017 par Gregory Okin, professeur et chercheur à l’Université de Californie à Los Angeles, la viande produite pour la consommation animale crée 64 millions de tonnes de CO2 par an, soit plus ou moins l’impact environnemental de 13,6 millions de voitures, selon le chercheur. En 2019, une étude publiée dans la revue BioScience tirait un constat similaire en pointant que nos animaux de compagnie, surtout en Occident, mangeaient beaucoup, voire trop. Avec des conséquences pour nos amis à quatre pattes non négligeables. Comme le rappellent les chercheurs, il y a depuis de nombreuses années «une tendance croissante à l’obésité chez nos animaux de compagnie car ils surconsomment, et donc gaspillent potentiellement des ressources». C’est là qu’un travail doit être effectué, en offrant notamment à nos animaux un régime plus équilibré. Les chercheurs soulignent également qu’une grande partie des informations que les gens obtiennent sur les besoins de leurs animaux provient du marketing d’entreprises dont le seul but est de vendre leurs produits! Rien de tel qu’un vétérinaire donc pour vous dire ce dont votre animal a réellement besoin (voir ci-contre).

Rien ne se perd, tout se transforme

Évidemment, ce qui rentre dans votre animal finira tôt ou tard par en sortir. Aux États-Unis, on estime que les animaux de compagnie défèquent 5,1 millions de tonnes de matières fécales par an, soit à peu près l’équivalent de 90 millions de personnes! Avec, là aussi, un impact pour la planète. On pense notamment aux chats qui utilisent une litière (environ 30 kg par an) minérale, qui a le désavantage de devoir être incinérée. Optez donc plutôt pour une alternative écologique et compostable, à base de copeaux de bois par exemple, qui servira, dans le futur, d’engrais pour vos plantes. Pour les chiens, optez également pour des sacs à crottes biodégradables ou en plastique recyclé.

La biodiversité en danger?

À côté de cette question d’alimentation, certains animaux, surtout les chats de compagnie, représentent un danger pour la biodiversité. Selon une étude de la société zoologique de Londres publiée en mars dernier, nos félins tuent plus et dans un territoire plus réduit que d’autres prédateurs de taille similaire. Les chats auraient ainsi un impact de deux à dix fois plus important sur la faune que d’autres prédateurs. Ajoutez à cela qu’on retrouve des chats partout (plus de 600 millions d’individus sur Terre selon les auteurs) et vous comprenez pourquoi ils représentent un danger pour certaines espèces d’oiseaux et pour certains petits mammifères. Pour limiter leur impact, les auteurs conseillent de garder un maximum son chat à la maison. D’autres études similaires mais plus anciennes plaidaient de leur côté pour une stérilisation étendue des chats, afin de contrôler leur nombre, alors qu’il est également possible de leur mettre un collier avec une cloche pour que les proies aient le temps de s’enfuir à l’approche du prédateur.

Nos animaux mangent trop

Pour Stéfan Degallaix, le président de l’Union Professionnelle Vétérinaire belge, il y a en effet un problème de surconsommation chez nos animaux de compagnie. Selon lui, nos amis à quatre pattes mangent trop de tout. «C’est comme pour les humains. Ce ne sont pas ceux qui mangent de la viande qui grossissent, ce sont ceux qui mangent des crasses et qui ont des régimes mal équilibrés. Nos animaux ont absolument besoin de protéines animales, surtout les chats par exemple. Et s’ils sont trop gros, c’est parce qu’ils reçoivent de la part de leur propriétaire une trop grande quantité de tout: des légumes, de la viande, des pâtisseries, des gâteaux, des biscuits…». Pour lui, les propriétaires d’animaux devraient consulter leur vétérinaire afin d’établir un régime alimentaire adapté pour leur animal.

Les bienfaits du réutilisable

Comme pour les humains, le marché des animaux de compagnie est inondé d’objets en plastique et certains d’entre eux sont inutiles. Avant de réaliser un achat, réfléchissez aux besoins de votre animal. Peut-être n’a-t-il pas besoin d’un jouet supplémentaire s’il en a toute une panoplie. Pour les objets essentiels, comme la gamelle ou le panier, pourquoi ne pas opter pour du matériel de seconde main ou d’occasion, même s’il nécessite parfois un peu de nettoyage ?