«Pourquoi fait-on encore une distinction entre mannequins et mannequins plus size?»

Il est impossible de catégoriser Raia Maria-Laura! Cette Bruxelloise âgée de 24 ans photographie des stars comme Naomi Campbell, Will Smith et Céline Dion, se montre devant la caméra en tant que mannequin et a fait impression l'année passée en tant que jeune entrepreneure dans le cadre de l'émission de la chaîne flamande VTM «Jonge Wolven». Elle a récemment sorti son premier livre «RAIA presents Worldwide». «Ma vie est complètement rock'n'roll.»
par
ThomasW
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D'où vous vient votre passion pour la photographie?

«Mon père m'a offert un petit appareil photo quand j'avais 14 ans environ. Et je me suis mise à photographier tout ce que je voyais dans mon entourage. Mais c'est quand nous avons eu un devoir de photographie à l'école que j'ai compris que tout ce qui a trait à l'image me passionne. J'ai économisé pendant des années pour m'acheter un plus gros appareil.»

Lors des ‘Fashion weeks', vous avez réalisé des portraits de fashionistas connues et moins connues. Naomi Campbell a même partagé une photo de vous sur Instagram. Quelle importance revêtent les médias sociaux pour vous en tant que photographe?

«Ils sont hyper importants. Par le biais d'un canal comme Instagram mon nom se diffuse super vite. Je n'ai pas toujours envie de tout partager, mais c'est nécessaire. Les médias sociaux ont beaucoup aidé ma carrière. Cette photo de Naomi Campbell m'a toutefois ouvert peu de portes. Elle m'a seulement donné une portée un peu plus longue.»

Travaillez-vous autrement quand vous photographiez une grande star?

«Je ne fais aucune différence entre les gens ‘ordinaires' et les stars. Je ne me suis pas rendue aux ‘fashion weeks' pour ‘spotter' des mannequins connus. Je ne me soucie pas non plus des tenues flashy. Ce qui m'importe, c'est de pouvoir réaliser des portraits uniques. Bien entendu, je suis impressionnée quand je rencontre une célébrité, mais je ne vais jamais me comporter autrement.»

En plus d'être photographe, vous travaillez aussi comme mannequin notamment pour Zalando et Samsung. Selon vous, comment l'idéal de beauté a-t-il évolué?

«Le monde de la mode est certainement devenu plus inclusif. Mais il n'est pas encore évident qu'un mannequin ait une taille en plus, comme moi. Il y a donc encore du pain sur la planche.»

Que pensez-vous du terme mannequin plus size?

«Pourquoi faut-il encore qu'une différence soit faite sur base du poids du mannequin? Une taille en plus, cela n'a vraiment aucune importance! Je me considère tout simplement comme un mannequin, pas comme un mannequin plus size.»

Comment décririez-vous votre propre style vestimentaire?

«J'adore le streetstyle et les vêtements amples. Je déteste les vêtements cintrés (rires).»

Êtes-vous une citadine?

«Tout ce qui vit m'inspire, mais je suis née et j'ai grandi à Bruxelles, donc oui! Dans la ville, je me sens tout simplement à ma place. Aussi quand j'étais à Dubaï il y a peu, je me suis vite échappée de la plage pour aller dans la ville. Une ville est beaucoup plus internationale, plus ouverte et les gens y vivent plus.»

Avant le coronavirus, vous avez accompagné en tournée des artistes, comme le rappeur américain Russ, afin de les photographier sur scène et en backstage. Qu'est-ce qui vous attire dans la scène musicale?

«C'est chouette de créer un lien avec les artistes. J'ai reçu tellement d'énergie de leurs émotions intenses sur scène. C'est génial de fixer tout cela sur pellicule. J'adore la rock'n roll-life: dormir peu et bosser dur! Quand les musiciens sont au lit, je suis encore en train de retravailler des photos.»

On vous a vue aussi dans «Jonge Wolven». Pourquoi avez-vous participé à un programme sur de jeunes entrepreneurs?

«Je voulais inspirer d'autres personnes avec mon drive. Je suis incroyablement ambitieuse et je travaille dur pour atteindre mon objectif. Je pense que, quand vous abordez la vie de cette façon, tout devient possible. Je viens de zéro, donc si je peux réaliser mon rêve, tout le monde le peut aussi.»

Vous avez passé une grande partie de votre vie avec vos petits frères dans une institution pour la jeunesse parce que votre mère était en prison. Comment cette expérience vous a-t-elle formée?

«À l'époque, c'était super merdique. Je ne voulais absolument pas être différente des autres enfants. Aujourd'hui, je le considère comme une bénédiction. Je suis qui je suis grâce à cette expérience. J'y ai appris à travailler dur et à me débrouiller. C'est aussi la raison pour laquelle j'ai décidé de reverser une partie des revenus de mon livre ‘RAIA presents Worldwide' à Huize Sint-Vincentius.»

Qui admirez-vous?

«Vraiment? Je n'ai en fait de l'admiration que pour mes amis et moi-même. Nous sommes tous des indépendants qui font ce qu'ils aiment faire. Nous nous inspirons mutuellement en permanence, ce qui nous fait grandir ensemble.»

Qui aimeriez-vous avoir devant votre objectif?

«Angelina Jolie. Elle est si belle et si pure. Ou des artistes old school comme Snoop Dogg et P. Diddy. J'y arriverai un jour, c'est certain!»

Janne Vandevelde