Pourquoi est-il important de donner son sang ?

Alors que l'on retrouve les premières traces de transfusions interhumaines il y a plus ou moins 200 ans, cela ne fait que 60 ans, grâce aux progrès de la science, que les transfusions sont adaptées aux besoins spécifiques des malades en tel ou tel composant du sang.
par
ThomasW
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Aujourd'hui, le refrain est connu et la Croix-Rouge lance régulièrement des campagnes pour recruter des nouveaux donneurs. La dernière en date? La disparition des lettres A, B et O (qui représentent les groupes sanguins) des paysages urbains ou numériques afin de montrer «à quoi ressemblerait le monde sans ces trois lettres».

Et même si les stocks belges sont pour l'instant plutôt remplis, la Croix-Rouge recherche toute l'année des nouveaux donneurs. Les groupes sanguins les plus recherchés? Les O –, les donneurs universels utilisés en priorité lors des urgences, et les négatifs en règle générale. Et si elle fait régulièrement appel à la presse lorsque le seuil de poches de sang devient critique, la Croix-Rouge de Belgique arrive à remplir ses missions annuelles. «On arrive à subvenir aux besoins des hôpitaux en produits sanguins de qualité», explique Thomas Paulus, responsable communication pour la Croix-Rouge.

Des dons de sang pour quoi?

Au total, on estime qu'une personne sur dix donne ou donnera son sang alors que sept personnes sur dix en auront besoin un jour. «Ce sont en fait sept personnes sur dix qui seront mises en contact avec au moins un produit dérivé sanguin», comme des médicaments produits à base de sang et de plasma, explique Thomas Paulus. «Un simple sérum antitétanique est par exemple à base de plasma humain».

90.000

C'est le nombre de personnes qui donnent annuellement leur sang en Belgique. Par ailleurs, près de 2.000 donnent leurs plaquettes, et plus ou moins 4.500 font don de leur plasma.

 

Après que la poche a été analysée dans un laboratoire d'analyse biologique pour détecter d'éventuelles maladies, elle est centrifugée pour séparer les globules rouges, les résidus plaquettaires et le plasma. Ces trois produits vont encore suivre un traitement individuel avant d'être transmis aux receveurs, que ce soit dans le cadre d'une transfusion sanguine ou d'une transformation en médicament dérivé du sang.

Des critères trop durs?

Malgré le besoin constant de sang, on entend ponctuellement des voix s'élever contre des critères a priori trop sévères pour les donneurs de sang. «Oui ils sont sévères, c'est vrai», accorde Thomas Paulus. Avant de nuancer. «S'ils ont été décidés, c'est qu'il y a une raison derrière. Ils ne sont pas arbitraires. Ils sont décidés soit pour la protection du receveur, soit pour la protection du donneur.» Il convient aussi de se rappeler que les personnes qui reçoivent du sang ont généralement un système immunitaire affaibli. «Ils vont prendre le moindre pathogène puissance dix car ils n'ont plus aucune défense immunitaire, il faut aussi penser à ça.»

Peur des aiguilles

Et les aiguilles dans tout ça? De nombreuses personnes ne veulent en effet pas donner leur sang par simple phobie des aiguilles. Cela ne doit pourtant pas les bloquer, estime Thomas Paulus. «90% des malades ont peur des aiguilles, pourtant eux n'ont pas le choix», analyse-t-il. «Une prise de sang ne fait pas plus mal qu'un don de sang, c'est exactement la même chose. Il faut penser à ce que l'on crée derrière. Cela va donner la possibilité à des enfants de dire au revoir à leur père ou à leur mère ou encore à sauver l'enfant de quelqu'un pour qu'il puisse réaliser ses rêves», conclut-il. (cd)

Plus d'infos sur les dons de sang et les collectes organisées près de chez vous: https://www.donneurdesang.be/fr