Plusieurs voix dénoncent les travaux sur la jonction Nord-Midi

La demande faite par Infrabel à la SNCB de supprimer chaque jour, de la mi-octobre à la mi-novembre, une centaine de trains qui traversent Bruxelles est jugée «inacceptable» par l'association de voyageurs Navetteurs.be. Cette décision, si elle a lieu, réduirait l'offre de 91.000 places et aurait un impact sur 68.000 voyageurs, s'indigne mardi l'organisation.
par
Clement
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«Nous regrettons une fois de plus d'apprendre par la presse qu'Infrabel prend une décision en dépit du bon sens et sans tenir compte de l'impact sur les voyageurs. Après les menaces de fermetures de lignes, Infrabel impose à la SNCB d'adapter son offre durant un mois pour réaliser ses travaux sans tenir compte de l'impact sur 68.000 voyageurs qui subissent déjà de nombreux désagréments au quotidien. Alors que certains trains aux heures de pointe sont déjà bondés, la mesure imposée réduirait de 91.000 l'offre de places assises», souligne le porte-parole de Navetteurs.be, Gianni Tabbone.

Selon des informations révélées dans L'Echo, le gestionnaire de l'infrastructure propose de ne pas faire rouler tous les trains circulant aux heures de pointe (les "trains P") au départ et à destination de Bruxelles. Infrabel doit en effet moderniser cet automne les équipements au sud de la gare Bruxelles-Midi. Ces travaux nécessiteront la fermeture complète de la jonction Nord-Midi durant les longs week-ends des 1er et 11 novembre. Des perturbations importantes sont attendues également du 14 octobre au 8 novembre. Infrabel devrait en effet verrouiller pas moins de 30% des aiguillages avant la gare Bruxelles-Midi.

"Le voyageur victime"

«Cette mesure démontre une fois de plus les problèmes de collaboration entre la SNCB et Infrabel. Nous ne pouvons accepter ces suppressions de trains et demandons à Infrabel de revoir sa copie de toute urgence!», réagit encore M. Tabbone.

Un avis partagé par l'association flamande de navetteurs TreinTramBus. «Le voyageur ne se soucie guère des problèmes de communication entre la SNCB et Infrabel et en est à nouveau victime», regrette l'association. L'organisation de voyageurs espère qu'un bon plan pourra encore être mis en place. Un groupe de travail étudie actuellement toutes les alternatives. La décision tombera au milieu du mois prochain.

Le pendant flamand de la CGSP Cheminots, l'ACOD Spoor, plaide pour sa part pour le retour à une seule et même entreprise, avec un seul CEO. «La communication entre les deux compagnies de chemin de fer est devenue un problème structurel au niveau de la direction depuis la scission du chemin de fer en 2005. Cela est particulièrement visible dans les résultats au niveau de la ponctualité des trains et dans le manque de communication opérationnelle avec les voyageurs», selon le syndicat.

L'ACOD pointe également les économies qui pourraient être faites et l'amélioration de la communication interne. «Ces économies ne profiteraient qu'au personnel et aux voyageurs: un PDG, un conseil d'administration, un comité de direction ... et une ligne de communication interne avec une prise de décision uniforme. En particulier, en ce qui concerne les travaux ferroviaires nécessaires sur la connexion nord-sud.»