PHOTOS. Fanzara, un petit village espagnol ressuscité par le street art

Près de Valence, le petit village espagnol de Fanzara revit grâce à des artistes urbains.
par
Gaelle
Temps de lecture 1 min.

Fanzara, petit village près de Valence a été éprouvé pendant des années par des querelles politiques. Il revit aujourd'hui grâce à des artistes urbains venus du monde entier, qui ont contribué à panser ses plaies.

Un projet pour apaiser de vieilles rancœurs

L'ancien conseiller municipal, Javier Lopez a expliqué "chercher un projet tourné vers l'art et la culture où tous peuvent coopérer et qui permet de rétablir la cohabitation entre villageois".

Depuis des années, le village habité à 70% par des retraités était divisé par des disputes autour d'un projet d'usine de traitement de déchets toxiques. Le débat avait été emporté par les défenseurs de la nature et le maire de droite, promoteur du projet, avait perdu son siège après les élections de 2011.

Une ville divisée

Depuis, l'air de Fanzara, demeurait irrespirable. Certains se croisaient sans s'adresser la parole, s'accusant du pire. Les deux camps s'observaient avec méfiance de part et d'autre de la grand-rue, chacun à la terrasse de "son" bar.

L'affaire avait en réalité ouvert des plaies anciennes, remontant à la guerre civile de 1936-1939. Alors, à l'été 2014, la nouvelle mairie, plutôt à gauche, s'est mise en tête d'apaiser les tensions, avec un grand mur à décorer auquel seraient associés tous les villageois et les artistes invités.

L'art pour apaiser les tensions

Désormais, dans ce petit village traditionnel on découvre des fresques d'artistes du monde entier à chaque coin de rue.

L'idée a séduit plusieurs artistes: "L'objectif du muralisme c'est justement d'atteindre les gens, de sortir l'art des musées", témoigne Hombre Lopez, plasticien espagnol, qui dit avoir été attiré par ce "projet social".

Les artistes ont su gagner la confiance des habitants en travaillant avec eux, imaginant des créations liées aux villageois, comme ces visages de voisins imprimés par Hombre Lopez sur des galets trouvés dans la rivière toute proche.

Ph. AFP / J.Jordan

Un festival de l'art de rue

Depuis 2014, la ville à son propre festival appelé "Musée inachevé d'art urbain", celui-ci s'est installé aux côtés des plus prestigieux festivals de street art.

En 2015, pour la deuxième édition du festival, un nouveau projet a vu le jour "Adopte un artiste". Les villageois ont donc hébergé des artistes. "Ce qui m'a le plus plu, c'est le changement chez les gens", explique Hombre Lopez. Des villageois sont même devenus spécialistes de l'art urbain et guident les visiteurs.

Ph. AFP / J.Jordan

Trois ans plus tard, les 105 œuvres sont toujours là. Même au cœur de l'hiver, on croise des inconnus à Fanzara. Certains se plaignent malgré tout et regrettent l'intimité du village et les désagréments liés au bruit. Toutefois, la maire socialiste Ana Romero, se félicite des retombées. "Le village va mieux... je crois que les opposants sont minoritaires".

Une quatrième édition du festival aura lieu du 6 au 9 juillet. Plus de 200 artistes internationaux ont déjà posé leur candidature.

Ph. AFP PHOTO / JOSE JORDAN