Paulette, 83 ans, tuée de 60 coups de couteau sans raison par un ami de la famille

Le procès de Thomas Lesire débute ce lundi devant la cour d'assises du Hainaut. Il est accusé du meurtre de Paulette Delpire, une grand-mère de 83 ans qu'il connaissait depuis toujours. Un soir de mai 2019, le trentenaire se rend au domicile de Paulette sous l'emprise de l'alcool et de la cocaïne. Il l'a battue à coups de poing avant de lui asséner une soixantaine de coups de couteau et de l'étouffer.
par
oriane.renette
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Le soir des faits, l'octogénaire était seule dans son appartement de Châtelet. Thomas, qui avait l'habitude de venir saluer l'amie de sa grand-mère, est venu sonner à la porte, une bouteille de rosé à la main.

Alertée par des bruits suspects et par des cris inquiétants (« Au secours, arrête, Thomas ! »), une voisine prévient Nicolas, le petit-fils de Paulette. Celui-ci se précipite alors chez sa grand-mère, auprès de qui il vivait. Peu avant 23 heures, il arrive à l'appartement et découvre une scène terrible : le corps de sa grand-mère sans vie, gisant dans une mare de sang.

Scène de chaos

À leur arrivée sur les lieux, les policiers de la zone locale constatent que la victime est couchée sur le dos. Elle a le visage fortement tuméfié. Sa tête est entourée d'une mare de sang. Du sang est également présent sur le haut de son corps ainsi que sur ses bras. Un médecin urgentiste tente de réanimer la victime, en vain. Le décès est déclaré à 23h07. Plus de cinquante plaies seront relevées sur le corps par les médecins légistes

La thèse criminelle est privilégiée. Des meubles ont manifestement été poussés, et du mobilier a été cassé. Descendu sur les lieux du crime, le laboratoire de la police judiciaire fédérale relève qu'une clef a été cassée dans le barillet extérieur de la porte d'entrée de l'appartement de la victime.

De nombreux objets jonchent le sol. Une chaise renversée se trouve dans l'entrée de la cuisine et un tiroir a été enlevé et retourné sur le sol de la cuisine. Un porte-couteau, situé au-dessus de l'évier, présente des traces de sang.

La partie supérieure du dentier de la victime est ensanglantée et se trouve posée sur le rebord de la cheminée, tandis que la partie inférieure est au sol, à proximité du pied gauche de la victime. Un couteau de cuisine ensanglanté est retrouvé sur le meuble du séjour, à côté de la porte.

Le suspect rapidement identifié

Le sac à main de la victime est retrouvé, accroché à une poignée de porte. Le portefeuille de Paulette s'y trouve. Celui-ci contient une somme de 70 € en billets, ainsi qu'une carte de banque et de la monnaie.

L'enquête de voisinage permet aux policiers d'avoir un suspect, Thomas Lesire, le fils d'une voisine. Le domicile de ce dernier est perquisitionné le 1er juin 2019 à cinq heures du matin. Le suspect n'est pas présent sur les lieux mais les enquêteurs retrouvent, dans le tambour d'une machine à laver, un T-shirt, un short, une paire de chaussures et divers autres vêtements, qu'ils saisissent. Ces habits sont examinés par le laboratoire de la police judiciaire au moyen du produit réactif «Bluestar». Il en résulte qu'ils ont été en contact avec du sang.

Thomas Lesire est arrêté alors qu'il sort de l'habitation de sa grand-mère où il a passé la nuit. Il est placé sous mandat d'arrêt le même jour.

« Mon comportement est inexplicable »

S'il est rapidement passé aux aveux, le trentenaire n'a jamais été mesure d'expliquer ses actes.  « Le ton est monté entre nous. Je lui ai crié de se taire. Elle m'a poussé de la main, je l'ai repoussée et elle est tombée de sa chaise. Je me suis mis sur elle et je l'ai frappée à coups de poing, j'ai perdu le contrôle de la situation. Ma conduite me semble aberrante et inexplicable. Je me suis emparé d'un couteau et je l'ai frappée à plusieurs reprises, je ne sais pas dire combien de fois », dira-t-il lors de son audition, rapporte Sudpresse.  

Deux ans après les faits, il ne sait toujours pas pourquoi il en est venu à cet acharnement mortel.

Connu pour ses problèmes d'alcool et d'addictions, Thomas Lesire s'était acheté une boulette de cocaïne et avait consommé plusieurs bières le jour du drame.

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