Neven Mimica, commissaire UE : "Un cadre légal pour remplacer la migration clandestine"

par
Camille
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Le commissaire européen au Développement, Neven Mimica, souhaite mettre un terme à la migration irrégulière. Pour y parvenir, il mise sur des aides pour offrir des perspectives locales aux candidats à l'exil. Mais aussi sur un nouveau cadre pour permettre une émigration légale.

L'UE souhaite réduire le nombre de migrants irréguliers. Est-ce possible?

"Notre objectif n'est pas d'éradiquer la migration, qui est un phénomène naturel, qui a toujours existé et existera toujours. Ce que nous voulons, c'est passer d'une immigration irrégulière à une immigration légale. Que ce soit un choix, et non plus une nécessité; une aspiration, et non le témoignage d'un désespoir. C'est possible, si on donne aux candidats à l'émigration des perspectives dans leur pays d'origine."

Vous souhaitez passer d'une migration irrégulière à une migration légale. Mais de nombreux pays africains se plaignent de l'impossibilité de migrer légalement.

"D'ici quelques mois, la Commission européenne va proposer un agenda pour permettre une migration légale. Cela pourrait, pourquoi pas, passer par l'instauration d'une greencard, comme cela se fait aux États-Unis. Le sujet est en cours de discussion. Mais en échange, nous souhaitons la collaboration des pays de départ pour lutter contre les départs clandestins."

Quels que soient les moyens déployés, la différence de niveau de vie est telle que l'UE restera toujours un aimant.

"La question n'est pas tant celle des moyens que des objectifs. Nous devons changer notre approche pour nous attaquer aux causes profondes de la migration. Les projets que nous finançons (au Sénégal par exemple, voir ci-dessus, ndlr) concernent les services de base: accès à une alimentation suffisante et diversifiée, éducation, emploi, hygiène… Nous avons décidé de nous attaquer à ce qui incite les migrants à quitter leur pays en novembre dernier, lors du sommet de La Valette. Deux mois plus tard, les premiers projets étaient présentés. Et aujourd'hui, on commence leur développement. C'est un délai de mise en œuvre très rapide."