Nathan Grossman filme le fabuleux destin de Greta Thunberg
Comment vous êtes-vous retrouvé à filmer la grève d'une adolescente encore anonyme ?
Quelle relation avez-vous tissé avec elle ?
« Le film a été tourné en un peu plus d'un an. C'est donc tout un processus qui s'est mis en place. Quand je lui ai demandé à l'automne 2018 si je pouvais l'accompagner dans son long voyage européen, ce processus s'est accéléré puisqu'on s'est mis à passer beaucoup plus de temps ensemble, notamment durant tous les trajets en train. On a beaucoup parlé et ça a renforcé notre lien. »
Il y a un peu de mise en scène, non ? Quand on la voit danser seule par exemple
« Ah non, pas du tout ! C'est une des raisons pour lesquelles j'avais toujours ma caméra sur moi. On ne sait jamais quand une situation intéressante va surgir. J'ai remarqué dès le début qu'elle aimait danser pour se détendre. J'ai simplement eu la chance d'être à côté d'elle à ce moment-là. »
Il y a pas mal de politiciens dans le film. Pourquoi ?
On voit aussi Anuna De Wever, le visage belge de ce combat mondial
« Et pas qu'un peu, vous avez raison. On a tourné avec elle très tôt, et elle a accepté de jouer le jeu dès le début ! »
Greta a-t-elle exprimé des attentes quant à votre propre engagement écologique ?
Comment réagit-elle face aux critiques, parfois très agressives ?
« Greta a sa façon de gérer tout ça. Dans le film, on la voit exploser de rire face à ce type de commentaires disproportionnés. Elle les trouve trop complotistes pour être douloureux. Son vrai problème, c'est avec la notion d'espoir que le public et le politique lui demandent d'incarner. Quand elle entend qu'une foule se déplace pour elle, elle répond toujours qu'ils sont venus pour eux-mêmes, que la responsabilité doit être collective. »