Mons sous tension

La bataille de Mons sera intéressante à plus d'un titre. Si les enjeux sont nombreux, et les candidats tout autant, c'est à un duel à distance que l'on assistera lors des élections communales.
par
Pierre
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D'un côté, l'inoxydable bourgmestre de la capitale hennuyère depuis octobre 2000 et président du PS, Elio Di Rupo, et de l'autre l'impétueux et fougueux libéral Georges-Louis Bouchez qui a lancé sa liste Mons en Mieux. Si le PS devrait garder la main sur la ville, il pourrait perdre des plumes au profit d'un adversaire qui ne ménage pas son énergie pour tenter de battre Goliath tel un David.

Et pourtant Elio Di Rupo n'est que 45e sur la liste socialiste. C'est en effet une page qui va se tourner à Mons. En mars dernier, il avait annoncé qu'il ne serait pas candidat-bourgmestre aux prochaines élections communales, laissant la tête de liste à Nicolas Martin qui pourrait dès lors prendre les rênes. Au vu de ses récentes déclarations dans la presse, le président du PS semble garder toute son énergie pour les prochaines batailles régionales et fédérales.

Duel à OK Mons

Mais entre les socialistes montois et l'ex-échevin des finances Bouchez, c'est véritablement à couteaux tirés. On ne compte plus les clashs entre Di Rupo et son jeune adversaire lors des conseils communaux, et on se souvient surtout de la manière dont le MR a été évincé de la coalition.

Elio Di Rupo aurait donc rêvé d'une simple passation de pouvoir avec son dauphin Nicolas Martin, d'autant que son parti disposait de la majorité absolue en 2012. Mais Georges-Louis Bouchez, surnommé GLB, entend bien mettre à mal cette hégémonie en présentant une liste d'ouverture. De quoi grappiller quelques pourcents de plus et contraindre le PS à s'ouvrir à une coalition. Il pourra en tout cas compter sur la présence de l'ancien ministre Richard Miller sur sa liste.

Mais le combat ne sera pas seulement qu'une bataille d'ego, il se fera également sur le terrain des idées et des bilans. Côté PS, on jouera la carte de la continuité dans le changement en présentant le bilan d'Elio Di Rupo sous un jour attractif et en jouant sur la proximité avec les citoyens. Le focus est mis sur les services, le logement et la propreté. Du côté de Mons en Mieux, c'est à la précarité sociale que l'on veut s'attaquer avec trois axes de campagne: l'enseignement, la santé et l'emploi.

La question sera donc de savoir si le PS gardera au final sa majorité absolue ou s'il sera obligé d'ouvrir des négociations. On l'imagine mal le faire avec GLB, encore moins avec le cdH qui propose également une liste d'ouverture Agora-Agir pour Mons mais qui devrait pâtir de la mésentente entre Benoît Lutgen et Elio Di Rupo. Ecolo (voire DéFI) pourrait dès lors profiter de ces rivalités.

Pierre Jacobs