À Madrid, les funérailles se font à la chaîne, en cinq minutes

Des images déchirantes nous parviennent d'Espagne. À Madrid, le nombre de décès est tel que les funérailles se font à la chaîne, en seulement quelques minutes, devant au maximum cinq membres de la famille.
par
ThomasW
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L'Espagne est l'un des pays les plus endeuillés par la pandémie de coronavirus. Ce jeudi 9 avril, 15.238 personnes ont succombé à la maladie dans le pays. La région de Madrid est la plus touchée. Selon un article du journal El País, relayé par Courrier International, les cimetières municipaux reçoivent en moyenne 120 corps par jour depuis le 9 mars et les crématoriums fonctionnent 24h/24.

OSCAR DEL POZO / AFP

Des funérailles en "drive-in"

À Madrid, les prêtres sont contraints d'enchaîner les funérailles à la chaîne. Deux journalistes de CNN ont réalisé un reportage au crématorium du cimetière de La Almudena. Les funérailles se déroulent en « drive-in ». Des corbillards font la file. Des employés sortent le cercueil devant un prêtre et au maximum cinq membres de la famille, respectant la distanciation sociale. Parfois, le cercueil n'est même pas sorti du coffre.

Au grand désespoir des personnes endeuillées, il n'y a aucune cérémonie. Tout ce fait en cinq minutes. Le prêtre fait une prière, une bénédiction et asperge le cercueil d'eau bénite. Ensuite, le corbillard s'éloigne et laisse place au suivant.

"Cela me bouleverse et je pleure", raconte le prêtre

Cette situation est extrêmement difficile à vivre pour les familles mais aussi pour le Père Edduar qui donne les dernières bénédictions. « Vous pouvez voir sur leur visage, une grande douleur. Non seulement, ils ont perdu un être cher mais en plus, ils doivent lui dire au revoir entourés de seulement quelques personnes », indique le prêtre. CNN explique que certaines personnes diffusent via leur téléphone ce bref service pour le partager avec leur famille et leurs proches. Mais ce n'est pas le dernier au revoir qu'on puisse souhaiter.

« J'essaie d'être proche d'eux. Je leur dis que je suis avec eux et qu'ils ne sont pas seuls. Parfois, cela me bouleverse et je pleure », conclut le Père Edduar avant d'enchaîner un autre service.