L'univers du jeu vidéo s'empare du problème de la crise migratoire

par
Laura
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La couverture médiatique de la crise migratoire est totale. Désormais, avec «Cloud Chasers», «MigraKick», «Papers Please» ou encore «The Asylum stage», c'est l'univers du jeu vidéo qui s'est emparé de la problématique.

Le 14 septembre dernier, le site de la Tribune relayait «The Asylum stage», un jeu de plateforme traditionnel qui met en lumière le périple des migrants fuyant la guerre: l'artiste syrien Samir Al-Mufti a pastiché le célèbre jeu Super Mario où le personnage italo-américain troque ses habits de plombier pour endosser la «tenue fatiguée» d'un demandeur d'asile. Plus question ici de délivrer la princesse Peach, perchée dans sa tour d'ivoire, il faut atteindre l'Union européenne. Et pour ce faire, le protagoniste récolte des dollars et évite passeurs et gardes-frontières.

Depuis le début de la crise migratoire, les newsgames se multiplient. Ces dispositifs informationnels, qui empruntent tous les codes du jeu vidéo, s'inspirent de la crise actuelle des réfugiés afin d'offrir une immersive totale à son utilisateur. Jeudi dernier encore, le studio suisse Blindflug a lancé sur smartphones (iOS et Android) «Cloud Chasers», un jeu vidéo dédié au même thème qui a soulevé plusieurs récompenses. Dans cette production, le gamer est amené à se questionner sur une migration fictive. Il s'immisce dans la peau d'un père et de sa fille qui sont forcés de traverser le désert après avoir quitté leur maison. Son créateur Moritz Zumbuhl indiquait à ce propos au journal Le Monde qu'il était "important de s'appuyer sur sa puissance émotive (celle du jeu vidéo, ndlr.) pour permettre aux gens de réfléchir à leurs décisions".

Un avis que partage Lucas Pope, créateur de «r». Ce jeu n'invite pas le joueur à découvrir la détresse des réfugiés mais il le transpose dans le quotidien d'un douanier d'un pays totalitaire imaginaire, censé dépister les anomalies des passeports d'«illégaux». Par l'absurde et de façon cynique, les créateurs du jeu ont voulu sensibiliser. Dans la même veine, comme le journal français le rappelait, le label hondurien Rosalila Studio avait déjà créé en 2013 un jeu de combat («MigraKick») qui mettait aux prises immigrants clandestins et autorités. Aux joueurs de choisir leur camp.