Lourdement handicapée après son accouchement, elle porte plainte contre ses médecins

En octobre 2018, au terme d'une grossesse considérée à risque, Marion Billard, une habitante de Grenoble, devait vivre le plus beau jour de sa vie. Deux ans plus tard, et alors qu'elle est aujourd'hui handicapée, elle décide d'attaquer la maternité du CHU de Grenoble où elle a accouché.
par
Clement
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Pour comprendre pourquoi, il faut remonter au moment de l'accouchement. Alors qu'elle pesait 40 kilos à l'époque, Marion a demandé à trois reprises d'accoucher par césarienne. Mais les médecins ne sont pas de cet avis et, sans radio du bassin, déclenchent l'accouchement par voie basse. "Je me suis vue mourir", se rappelle Marion pour France Bleu.

Et les dégâts liés à l'accouchement sont lourds. Aujourd'hui, Marion est handicapée à 80%. Elle doit utiliser une sonde pour uriner, ne sent plus son bas-ventre, et a dû quitter (tout comme son mari) son boulot. La cause? Une déchirure qui aurait été largement minimisée par les spécialistes du CHU de Grenoble. "Pendant l'accouchement, j'ai vu que ma femme avait une déchirure jusqu'au plancher anal. Or, le rapport de la chirurgienne-obstétricienne parle d'une déchirure latérale droite. Selon une neuro-urologue que nous avons consultée à Lyon, les dégâts ne correspondent pas à la déchirure citée dans le rapport", détaille Christophe, son mari.

Aujourd'hui, le couple s'estime donc victime d'une erreur médicale et de violences obstétricales. Il a d'ailleurs décidé de porter plainte, non pas pour toucher des indemnités, mais "pour avoir des réponses". Quant au bébé né il y a deux ans, "il se porte bien, c'est le principal", rassure Marion qui estime tout de même que sa vie est désormais "gâchée".