L'industrie alimentaire wallonne est en grande forme mais craint la pénurie d'emplois

L'industrie alimentaire wallonne sort d'une excellente année 2017, avec des investissements, des exportations et un nombre de travailleurs occupés en hausse, a annoncé Fevia Wallonie, lundi à l'occasion de la Foire agricole de Libramont. Mais de nombreuses entreprises peinent à trouver des travailleurs qualifiés.
par
Marie
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Le chiffre d'affaires de l'industrie alimentaire wallonne s'est élevé à 8,7 milliards d'euros (+4%) l'an dernier, pour des investissements records de 458 millions d'euros (+20%) et des exportations de 3,6 milliards d'euros (+3,7%). Le secteur employait l'an dernier plus de 22.000 personnes au sud du pays (+4,4%). «Le secteur va bien. Quasi tous les indicateurs sont au vert», résume le président de Fevia Wallonie, Guy Paternoster.

Pénurie dans le secteur de la viande

Une ombre toutefois à ce tableau: le potentiel de croissance de l'industrie agro-alimentaire est menacé par une pénurie de main-d'œuvre qualifiée. D'autant plus que la pyramide des âges y est défavorable avec désormais 29% des travailleurs âgés de plus de 50 ans.

Les métiers liés à la viande (abatteur, découpeur-désosseur) connaissent la pénurie la plus aiguë: 46,7% des offres d'emplois n'ont toujours pas trouvé preneur après six mois. Les profils de boulangers/pâtissiers, opérateurs/conducteurs et mécaniciens/électriciens sont particulièrement recherchés aussi.

"Trop de taxes"

Mais Fevia Wallonie a également d'autres sources d'inquiétudes comme le Brexit, le handicap salarial, le coût de l'électricité et la fiscalité et autres cotisations de tous ordres pesant sur l'alimentation et les boissons. «L'accumulation de toutes ces taxes font que les prix des produits alimentaires belges sont plus élevés que dans les pays voisins», regrette Guy Paternoster.

Résultat des courses: de nombreux Belges passent la frontière pour leurs achats, comme ceux des boissons, en hausse de 50% depuis 2008. Et la consommation intérieure est en baisse en 2017 pour la deuxième année consécutive, la croissance du secteur reposant dès lors uniquement sur les exportations.