L'extrême droite en embuscade aux élections néerlandaises

Les électeurs néerlandais sont appelés ce 15 mars aux urnes pour élire leur nouveau dirigeant et choisir l'avenir de leur pays. Cette élection est perçue comme le baromètre de la popularité de l'extrême droite en Europe, avant les législatives en Allemagne et en France.
par
Gaetan
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Le Premier ministre néerlandais Mark Rutte et son rival anti-système Geert Wilders, les deux candidats qui trustent le podium des sondages actuellement, se livrent une lutte acharnée depuis des semaines pour décrocher les faveurs des électeurs. Leur premier face-à-face télévisé s'était d'ailleurs conclu par un affrontement virulent sur l'avenir des Pays-Bas, un pays sur lequel plane l'ombre de l'extrême-droite.

L'Islam en toile de fond

«Je veux que les Pays-Bas soient le premier pays à mettre un terme au mauvais populisme», a déclaré le premier ministre néerlandais Mark Rutte («VVD», «Parti populaire libéral et démocrate»), évoquant le Brexit et l'élection présidentielle aux États-Unis.

L'élu anti-islam Geert Wilders («PVD», pour «Parti pour la Liberté, NDLR») a promis, s'il devenait Premier ministre, de durcir le ton face à l'Europe, l'immigration et principalement l'Islam. L'emblématique figure de l'extrême-droite néerlandaise à la chevelure peroxydée entend notamment fermer les frontières aux musulmans, interdire la vente du Coran et fermer les mosquées, dans un pays où environ 5% de la population adhère à cette religion.

Rutte en tête

Alors qu'il brigue un troisième mandat, l'actuel dirigeant est bien parti pour rempiler. D'après les derniers sondages, son parti est en tête, crédité de 23 à 27 sièges sur les 150 que compte la chambre basse du parlement, loin des 40 dont il dispose actuellement. Surfant sur la vague anti-immigration en Europe, le PVV de Wilders a cependant reculé ces dernières semaines, avec 19 à 23 sièges crédités.

Ces élections interviennent en pleine crise diplomatique avec la Turquie, liée à l'interdiction faite à des ministres turcs de faire campagne en Europe pour un référendum censé élargir les pouvoirs du président Recep Tayyip Erdogan. Le scrutin aux Pays-Bas est observé dans toute l'Europe car il est considéré comme un baromètre de la montée de l'extrême droite à travers le continent, avant la présidentielle française en avril et en mai, et ensuite, les législatives allemandes en septembre.