L'extrême droite en embuscade aux élections néerlandaises
Le Premier ministre néerlandais Mark Rutte et son rival anti-système Geert Wilders, les deux candidats qui trustent le podium des sondages actuellement, se livrent une lutte acharnée depuis des semaines pour décrocher les faveurs des électeurs. Leur premier face-à-face télévisé s'était d'ailleurs conclu par un affrontement virulent sur l'avenir des Pays-Bas, un pays sur lequel plane l'ombre de l'extrême-droite.
L'Islam en toile de fond
«Je veux que les Pays-Bas soient le premier pays à mettre un terme au mauvais populisme», a déclaré le premier ministre néerlandais Mark Rutte («VVD», «Parti populaire libéral et démocrate»), évoquant le Brexit et l'élection présidentielle aux États-Unis.
L'élu anti-islam Geert Wilders («PVD», pour «Parti pour la Liberté, NDLR») a promis, s'il devenait Premier ministre, de durcir le ton face à l'Europe, l'immigration et principalement l'Islam. L'emblématique figure de l'extrême-droite néerlandaise à la chevelure peroxydée entend notamment fermer les frontières aux musulmans, interdire la vente du Coran et fermer les mosquées, dans un pays où environ 5% de la population adhère à cette religion.
Rutte en tête
Alors qu'il brigue un troisième mandat, l'actuel dirigeant est bien parti pour rempiler. D'après les derniers sondages, son parti est en tête, crédité de 23 à 27 sièges sur les 150 que compte la chambre basse du parlement, loin des 40 dont il dispose actuellement. Surfant sur la vague anti-immigration en Europe, le PVV de Wilders a cependant reculé ces dernières semaines, avec 19 à 23 sièges crédités.
Ces élections interviennent en pleine crise diplomatique avec la Turquie, liée à l'interdiction faite à des ministres turcs de faire campagne en Europe pour un référendum censé élargir les pouvoirs du président Recep Tayyip Erdogan. Le scrutin aux Pays-Bas est observé dans toute l'Europe car il est considéré comme un baromètre de la montée de l'extrême droite à travers le continent, avant la présidentielle française en avril et en mai, et ensuite, les législatives allemandes en septembre.