L'Eurovision, ça rime avec...

Ce mardi soir en Ukraine, le coup d'envoi est donné au 62e Concours Eurovision de la Chanson. La candidate belge Blanche tentera de se qualifier pour la finale de samedi. Retour sur une compétition faite de musique, de points, d'extravagances et de polémiques.
par
Nicolas
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… compétition

En plus de 60 années d'existence, le fonctionnement du concours Eurovision a évolué au fur et à mesure que le nombre de participants augmentait. Quarante-deux pays prennent part à l'édition 2017, mais ils seront 26 à a parvenir à la finale de samedi. Deux demi-finales, ce soir et jeudi, détermineront les 20 qui rejoindront le groupe des «Big Five», les cinq plus gros contributeurs (France, Italie, Allemagne, Royaume-Uni et Espagne) à l'Union européenne de Radio-télévision (UER) qui organise le concours, et l'Ukraine, victorieuse l'année dernière.

Blanche en répétition - Ph. Thomas Hanses/Eurovision

Les votes allient les préférences de chaque jury professionnel national et le vote des téléspectateurs. Règle immuable: on ne peut pas voter pour son propre pays. Chaque jury octroie ainsi douze points au titre le plus plébiscité, dix au 2e, huit au 3e, sept au 4e, six au 5e, cinq au 6e,etc.

… chansons

C'est un peu la panique dans le clan belge! «City Lights», le titre porté par Blanche et choisi par la RTBF pour nous représenter, avait pourtant suscité l'enthousiasme des fans et des bookmakers la prédisant dans le trio de tête. Mais les premières répétitions à Kiev (cf. vidéo ci-dessous) ont redistribué les cartes. Certes, la chanson composée par Pierre Dumoulin du groupe Roscoe séduit par son mystère et dénote dans la tendance très mainstream du concours. Mais la timidité scénique de la jeune Ellie Delvaux peinera à concurrencer les autres participants au premier round de ce soir.

Le beau gosse suédois débarque avec une mise en scène hyper calibrée. L'invité australien (le pays des antipodes paye cher et vilain sa participation à un concours dont il est gaga) se classe toujours bien. La ballade portugaise enchante. Et c'est sans compter les extravagances monténégrines, islandaises ou encore moldaves. On peut espérer une qualification en finale. Samedi, le top 3 promis pourrait toutefois nous échapper, les chansons italienne, bulgare ou encore française figurent aussi parmi les favoris. Par ailleurs, les traditionalistes enragent : l'anglais domine et seules cinq chansons sont en langue du pays d'origine.

… tensions

L'UER a beau répéter que les considérations politiques n'ont pas droit de cité, les vieilles tensions ou préférences bilatérales ou régionales ne s'effacent pas du jour au lendemain. Elles se traduisent (de moins en moins cependant) dans les votes. Mais les «problèmes de voisinage» peuvent faire l'objet de longues négociations où l'organisateur doit jouer les démineurs. On savait déjà que la victoire d'une chanson en langue de Crimée n'avait pas plu à la Russie, qui y voyait une provocation. Mais l'Ukraine a aussi grincé des dents en voyant la candidate russe se produire dans la péninsule aujourd'hui sous contrôle d'indépendantistes soutenus par Moscou, sans autorisation ukrainienne.

Interdite d'entrée dans le pays, Ioulia Samoïlova ne sera donc pas sur la scène cette semaine. La Russie n'ayant pas accepté la proposition d'une prestation par satellite proposée par le pays hôte. Preuve que l'échange d'amabilités se poursuit, l'Ukraine a annoncé dimanche avoir refusé l'entrée sur son territoire à des journalistes russes ayant séjourné en Crimée et qui devaient couvrir le prochain concours. Ambiance, comme on écrit dans ces cas-là. Espérons que la musique adoucisse les mœurs.

Rendez-vous sur La Une à 21h ce mardi soir pour la première demi-finale.